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Mazarinade n° C_5_20

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Anonyme [1649], LA FRANCE VICTORIEVSE AV ROY, OV PANEGIRIQVE. DEDIÉ A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_1446. Cote locale : C_5_20.


de tant d’illustres Princesses, dans vn char esclattant superbement
parée, & dans cét estat glorieux & triomphant, ie ne puis
esperer desormais qu’vne eternelle prosperité, & que ie demeureray
belle, magnifique, florissante, agreable à mes amis & redoutable
aux estrangers ennemis de ma gloire.
 
Les lys de mes parterres ont esté quelquesfois flestris, & leur
blancheur a souffert quelques taches, mais le Ciel vous a fait naistre
indubitablement, mon Prince, pour les remettre en leur premier
lustre ; C’est à vous seul apres Dieu, à qui ie suis redeuable,
non seulement de mon triomphe, mais de ma bonne disposition
& de ma santé florissante. Aussi la diuine Bonté vous prodigue ses
graces & ses faueurs auec iustice, il n’est pas possible que Dieu ne
vous ayme, puis que vous portez tant d’amour à vos suiets, & que
ces mesmes suiets implorent tous les iours par leurs ardentes prieres,
la benediction de toutes vos entreprises, pour la prosperité de
vos armes & le repos de vos peuples.
Pardonnez moy grand Roy, si le discours de mon triomphe s’est
vn peu trop estendu, & si i’ay trop abusé de vostre patience Royalle ;
le rauissement me transporte tellement en considerant vos vertus &
vos perfections, que ie ne puis retenir mon vaisseau dans vne mer si
vaste & de si grade estẽduë, & ie trouue encor apres tout ce discours,
que ie n’ay fait que commencer à dire vne partie de vos loüanges,
mais, mon Prince, que vous puis-ie offrir, & quels hommages assez
dignes de vostre Maiesté, vous puis-ie faire, pour tesmoignage de
mes fidelles affections, ie ne vous puis rien presenter qui ne vous
appartienne : mais bien que ie sois tout à vous, vostre Maiesté peut
choisir dans mes iardins qu’elle a rendus si feconds & delicieux, ce
qu’elle y rrouuera de plus doux & de plus agreable ; c’est à vous,
mon Prince, à gouster des fruicts les plus sauoureux que mon sein
puisse produire, & de prendre dans Paris la merueille du monde,
les plaisirs d’vn repos asseuré, afin que nous soyons perpetuellement
vnis d’vn si ferme lien de paix & d’affection, que les mesdisans
& les ennemis de ma gloire, ne puissent iamais alterer la fraischeur
de mon teint, & que ie puisse grauer pour l’eternité ces Vers
que ie donne à vostre Maiesté, pour la fin de mon triomphe ;
 
Prince qui cherissez la gloire,
Le monde vous est deu, le Ciel vous l’a promis,
Triomphez de vos ennemis,
Et me donnez la paix apres cette victoire.
 

FIN.