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Mazarinade n° C_5_20

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Anonyme [1649], LA FRANCE VICTORIEVSE AV ROY, OV PANEGIRIQVE. DEDIÉ A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_1446. Cote locale : C_5_20.


parce qu’ils vous affectionnent : Ie suis inseparable
de vos interests grand Monarque, puisque ma gloire & ma
felicité est dependante absolument de la vostre.
 
Plusieurs Ennemis de la Vertu & de vostre Estat, m’ont
renduë tantost malade, & tantost mourante, pour faire
reüssir les pernicieux desseins de quelques Estrãgers qui ne
cherchent que ma diuision, & dont le profit ne consiste
qu’en ma ruine ; mais le nuage de l’ignorance qui les a iusques-icy
plongez dans l’aueuglement, & les tenebres d’vne
mauuaise conduite, les a priuez des moyens d’alterer ma
bonne disposition, & les venins qu’ils me preparoient se
sont tournez en antidotes souuerains, qui n’ont fait
qu’augmenter ma santé : Ce sont des Medecins malades,
qui se meslent d’ordonner des remedes à ceux qui n’en
ont aucune necessité, & qui ne les prennent pas pour eux-mesmes,
ou plustost des Epicuriens qui se mocquent de la
Prouidence diuine, & veulent que toutes choses roulent à
l’auanture pour establir leur felicité bestiale.
Il n’y a que vostre Majesté, SIRE, cette grande Reyne
vostre mere, & ceux de vostre Conseil, depositaires de vos
secrets, qui puissent connoistre ma disposition tres-parfaite,
& la joye extraordinaire que ie reçois en triomphant
dans vos triomphes, de me resiouyr dans vos felicitez, d’estre
vertueuse par vos vertus, courageuse en vostre courage,
bonne en vostre bonté, recompensée en vos recompenses,
iuste en vostre iustice, charitable en vostre amour, belle
en vostre beauté, & parfaite en vos perfections ; bien
loin d’auoir sujet de me plaindre de V. M. c’est par vous,
grand Roy, que ie me vois esleuée en honneur par-dessus
toutes les Monarchies de l’Vniuers.
Autres fois, à la verité, on auoit quelque sujet de publier
mon infirmité sous le Regne de Iean, l’vn de mes Roys,
fils aisné de Philippe V. lors qu’il fut pris & conduit prisonnier
en Angleterre : I’auois pareillement raison de plaindre
mes malheurs, du temps des factions d’Orleans & de Bourgogne
sous Charles V. & lors que Charles VII. presque