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Mazarinade n° C_5_14

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Anonyme [1649 [?]], LA FRANCE ET LES ROYAVMES RVINEZ PAR LES FAVORIS ET LES REINES AMOVREVSES. , françaisRéférence RIM : M0_1429. Cote locale : C_5_14.



Apres la mort de V desians second Roy de Pologne
la Regence du Royaume estant tombée entre
les mains de la Reyne selon les loix du Pays, cette
imprudente & malheureuse Princesse ne le gouuerna
pas long temps sans mettre bientost sur le bord
du precipice & dans le penchant de sa ruine ; Et voicy
comment elle deuint si esperduëment amoureuse
du Roy de Cracouie, quelle le solicita d’abord à
se deffaire de sa femme, afin de l’epouser. Ce Prince
iugeant bien, comme il estoit vray, que sa passion
estant extresme : estoit par consequent capable de
faire tout ce qu’il voudroit, luy demanda la possession
de tout son Royaume, de mesme quelle desiroit
celle de son cœur ; luy persuada d’autant plus facilement
de luy donner, quelle estoit sans enfans, &
sans heritiers. Elle accorde tout pourueu quelle accomplice
ses desirs, & ne se soucie pas de perdre son
Royaume, si elle peut gaigner vn amant. Mais ce
qui est déplorable en cet affaire c’est que pour l’auoit
il fallut faire la guerre, & respendre le sang d’vn
million d’ames, pour s’en rendre maistre, & ce auec
tant de cruauté, que la Reyne elle mesme tuoit ses
propres subiets, pour obliger le Roy de Cracouie à
vaince sans peril, & sans hazard.
La Syrie veit autrefoit auec estonnement vn Fauory
nommé Nacaros que le Roy cherissoit, plus
que sa propre vie, & que les Citoyens adoroiẽt, mettre
l’Estat en combustion, & en guerre, & par vn
aueuglement estrange, comme par vne enuie enragée,
& pour se vanger de quelsques mécontentemens