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Mazarinade n° B_19_28

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Anonyme [1652 [?]], LA FRANCE AVX FRONDEVRS. PREMIERE ELEGIE. , françaisRéférence RIM : M0_1420. Cote locale : B_19_28.



Des Brigans apostez demandent hautement
L’vnion où la mort de tout le Parlement ;
Le signal de sa perte au mesme temps se donne,
Ils tirent sur ce Corps qui soustient la Couronne,
Et font voir dans la pourpre & dãs le sang des morts,
Les membres separez de cét illustre Corps.
Cependant du flambeau de la guerre ciuile
La fureur met la flâme à la Maison de Ville,
Et ceux qui sont du feu pour le peuple assiegez
En éuitant le feu sont du peuple égorgez :
La crainte des Consuls qui croit auec les flâmes
Saisit sensiblement les prisons de leurs ames,
Se coule dans leur sang, & le glace si fort
Qu’ils meurent en temblans de la peur de la mort :
Les notables Bourgeois blanchis de leurs années,
Suiuent de leurs Consuls les tristes destinées ;
Les Curez, sans paslir confessent les Curez
Qui les ont à la mort dignement preparez,
Puis fondans tous au Ciel leur vnique esperance
Ils treuue du secours contre toute apparence.
Dieu, qui les veut sauuer de cét embrazement
Se presente à leurs yeux dans le sainct Sacrement ;
La clochette qui sonne annonce sa venuë,
Il calme à son abord la populace esmeuë,
Et luy montre en rendant ses feux sans mouuemens
Qu’il est le Souuerain de tous les Elemens ;
Et ce peuple aueuglé d’vne brutale rage
O se deuant son Dieu deffaire son image ;