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Mazarinade n° B_3_19

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Anonyme [1652], LA FRANCE AFFLIGEE, Parlant & respondant à toutes les Personnes & les Corps qui suiuent. Le Roy. La Reine. Le Mazarin. Le Confesseur de la Reine. Le Priué Conseil. Le premier President. Tous les Mazarins en general. Monsieur de Villeroy. Monsieur le Duc Damville. Mons. le Duc d’Orleans, & Mademoiselle. Le Prince de Condé. Le Duc de Beaufort. Monsieur de Brousselle. Le Parlement en general. Le Coadjuteur. Le Clergé. La Noblesse. Le tiers Estat. Et faisant sa plainte, sur le sujet de toutes leurs réponses, qui l’obligent à former la resolution qu’elle témoigne à la fin de ce discours. Le tout en vers Heroiques. , françaisRéférence RIM : M0_1417. Cote locale : B_3_19.



Mal-heureux tiers Estat, qui n’as plus rien de sain,
De sortir de tes fers, ie te prierois en vain,
Pour faire l’vnion de ton corps imbecile,
Sans le secours de l’or, ton zele est inutile,
Le manque de ces nerfs produit seul ta langueur :
O de mon triste sort, indicible rigueur !
En ce cruel estat tout secours m’abandonne,
Nul ne veut appuyer ma fragile Couronne,
Et si ie voy le fer briller de tous costés,
Ce n’est que pour troubler & piller mes Cités :
Tous amis du desordre, & poussés d’vn faux zele,
S’esloignent du dessein d’espouser ma querelle,
Et se monstrent ainsi, sans me vouloit guerir,
Prests à me foudroyer, non à me secourir :
Mais dois je témoigner vne maligne ioye,
Que par leur chastiment le iuste Ciel m’enuoye :
Ie les voy ces ingrats, pressés d’vn lasche amour,
Se destruire, confondre, & brauer tour à tour :
Ie voy que de vainqueur, aucun d’eux n’a le titre,
Que de leurs interests l’Estranger est l’arbitre,
Et de cette façon leur infidelité
Seruant leur foible orgueil, punit leur cruauté.
 
 
Non, non, en cet estat de troubles & d’alarmes,
A leur aueuglement, ie dois encor des larmes,
Et quand ie voy leur sang couler dans les combats,
Ie déplore m’a perte, en pleurant leur trespas :
Mais c’est trop longuement languir dans la souffrance,
Ie me veux tesmoigner digne du nom de France,
Expliquer mes desirs, reueler mes projets,
Et reueiller l’ardeur de mes meilleurs sujets,
Ie veux vn prompt remede à finir ma misere ;
Mais ie le veux certain, constant & salutaire.
Prestez donc, ô François, l’oreille à mon discours ?
Et voyez à quel prix, ie demande secours,