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Mazarinade n° C_5_11

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Anonyme [1649], LA FIN TRAGIQVE DE TOVS LES PARTISANS, ARRIVEE DE TEMPS EN TEMPS, ET TIREE DE L’HISTOIRE DE FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_1395. Cote locale : C_5_11.


le dessein qu’ils bastissoient d’vne fortune permanente ; &
souuent apres auoir tout pris, se sont pris eux-mesmes à l’hameçon,
& à l’appas d’vne iustice paresseuse qu’ils croyoient
auoir amusée. Voicy quelques exemples des iugemens de
Dieu, que i’ay tirez de nos plus fidelles historiens, exemples
que ie pourrois nommer illustres, si son eminence n’estoit
preste à nous en donner vn plus authentique, & tant
de partisans apres elle.
 
Sous le regne de Louys Hutin l’an 1315. du Haillan dit en
son histoire de France, qu’vn nommé Anguerrant de Marigny,
qui auoit esté sur-intendant des finances, fut accusé
de les auoir diuerties, qu’il fut conuaincu de ses vols, & condamné
à estre pendu à montfaucon, ce qui fut executé en
suite.
Le mesme du Haillan rapporte que l’an 330. regnant
Charles IV. Pierre Remy qui auoit esté surintendant des
finances, sous le Roy Charles le Bel, fut pendu à Paris, parce
que ses biens se treuuerent monter à trois cent mille liures.
Au rapport du mesme historien, Philippe de Valois fut
reduit à telle necessité par la mauuaise administration de
ceux qui gouuernoient son Espargne, qu’ayant demandé
aux Moines de S. Denis le Crucifix d’or qu’ils auoient, &
qu’ils luy refuserent, il fit arrester prisonnier Pierre des Essarts
Normant, Preuost de Paris, & dispensateur de ses finances,
luy fit faire son procez, & à plusieurs autres, dont
les biens furent entierement confisquez ; ledit des Essarts
condamné à deux cent mille florins d’amande, & renvoyé
en sa maison de Cherebourg, à la priere du Comte de Flandres,
& remarque l’historien qu’ils furent quittes à bon
marché de leurs maluersations & larcins.
En suite du regne de Charles VI. vn nommé Montagu accusé
de s’estre enrichy des deniers du Roy, eut la teste tranchée
aux halles le 17. Octobre 1409 & sa maison de Marconsis
fut donnée au Comte de Hainault.
Du regne du mesme Roy, tenans les Estats generaux, sur
les plaintes qui furent faites des maluersations des financiers,