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Mazarinade n° B_12_16

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Anonyme [1652], LA FIEVRE CHAVDE DV CARDINAL MAZARIN, ET DE SES PARTISANS, Auec le sujet d’icelle. Le tout contenu en douze Articles. Ensemble sa Confession generale, le desir de s’amender, en pardonnant à tous ses ennemis. , françaisRéférence RIM : M0_1392. Cote locale : B_12_16.


arrogant & scandaleux seruice. C’est pourquoy le
frisson l’a surpris & ensuitte la fiévre chaude, laquelle
ne le quittera qu’à la mort ; dautant qu’il l’a
pris dans le terme de la Canicule ; Canicule dangereuse
& tres mal-heureuse pour les Partisans, dont
les mains commencent de se trouuer vuides des deniers
qu’il leur a permis vsurper & insolemment exiger
sur le pauure peuple. Canicule qui n’est que trop
tard venuë pour aboyer apres des si insignes volleurs ;
lesquelles ne se contentent point d’auoir l’or, l’argent,
& toutes les facultez de la Noblesse, de la
Iustice, des Bourgeois & Marchands, des Laboureurs
& Vignerons, des mecaniques & des Artisans ;
le sang, la chair & la graisse des veufues & orphelins
qui n’ont plus que les os & la peau ; encore son desir
n’est point tel de leur laisser ce peu que Dieu leur à
conserué ; Il les veut escorcher, & casser leurs os,
afin d’en succer la moille ; & par ainsi les renuoyer
dans le premier neant. Il faut punir, dit-il, Oüy
Mazarin, il faut veritablement punir celuy qui contre
les Loix choque le Parlement, & qui pretend
d’en establir vn à sa mode ; Il faut punir celuy qui
veut chasser les enfans de la maison qui sont les Princes.
Il faut punir celuy qui a mis le feu par tout le
Royaume, & qui s’en est voulu & veut encor s’en
rendre le proprietaire. Oüy, certes, il faut punir
celuy qui tient le Roy prisonnier, & qui sait comme
bon luy semble de sa personne. C’est donc toy, ô
Mazarin qu’il faut punir, & non pas les autres, que
nous sommes innocens, & toy seul coupable : mais
ta maxime ne dit pas cela ; Il faut, dis tu, punir tous
ceux qui ne veulent pas viure sous mes loix, afin de
leur faire sçauoir que ie suis le maistre, & que nul
n’oseroit me regarder de trauers. Tu te trompe lourdement,
car il n’en a pas ainsi ; & tu te pourras bien-tost
repentir de telles paroles, qui sont iniurieuses