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Mazarinade n° C_4_11

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Anonyme [1649], LA FARCE DES COVRTISANS DE PLVTON, ET LEVR PELERINAGE EN SON ROYAVME. , françaisRéférence RIM : M0_1372. Cote locale : C_4_11.



Et lors vous les verrez bien tost espouuantés,
Quand vous mesme à la teste & auecques main forte,
Porterez la terreur iusques dedans leur porte.
 
Nirazam.
 
Ah ! Monsieur, ie suis bien vostre humble seruiteur
Il faudroit n’estre point susceptible de peur
Pour chercher l ennemy au hazard de ma vie,
Par ma foy ie crains trop qu’elle me soit rauie :
On ne m’a iamais veu si grand traistre à mon corps
Que de le vouloir mettre au Royaume des morts.
 
Naletac.
 
Vous ne pouuez rien risquer en vostre personne,
C’est seulement pour vous que la France s’estonne,
Et quand elle verra que cent mille soldats
Sous vn terrible Mars chercheront les combats :
Vous trouuerez bien-tost que dessous vostre Empire
Le monde tremblera sans plus ozer mot dire.
 
Nirazam,
 
Ie vous repete encor, & vous redis Monsieur,
Que foy d homme ie suis vostre humble seruiteur :
Mais que ie ne sçais pas ce que c’est de me battre,
En effet ie sçais bien de l’espée combattre :
Et ie l appris assez à l aage de dix ans,
Mais pour n’en point mentir c’estoit à mes despens,
Car lors que tout petit ie commençois d’apprendre
Ie ne pouuois en cor fortement me deffendre.
Ie vous laisse à penser si des coupe-jarets
Qui depuis vn long-temps manioient les fleurets,
Ne mettoient point à cul vn enfant de mon aage.
Il est vray que d’abord i auois tant de courage
Qu difficilement portoient ils vn bon coup.
Mais ie fus si pressé, qu il fallut apres tout
Ceder à des Laquais qui prenans vne lance
Mc portoient vne botte en telle violence,
Qu enfin ne pouuant plus tant de beaux coups parer
Il fallut me resoudre à me laisser bourrer.
Dans ces extremitez, ce que ie pouuois faire