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Mazarinade n° D_1_32

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Anonyme [1650], AVIS AV MARESCHAL DE TVRENNE, SVR SON TRAITÉ AVEC les Ennemis de l’Etat. , françaisRéférence RIM : M0_478. Cote locale : D_1_32.


ne fut facile à executer à vn mal-heureux. C’est vn peu de desespoir
qui les porte, mais ils seront bien-tost consommez de
nos forces, de nostre courage, & de nostre bon-heur.
 
Si nos desordres publics nourrissent leur attente & leur credulité,
ce n’est plus comme autrefois cette premiere colere, qui
estoit suiuie de la prise des villes & de la desolation de la campagne,
la France estoit en vn autre temps espouuantée : « Si tost
que deux ou trois mécontents se retiroient de la Cour, elle se
figuroit qu’ils entrainoient des Prouinces entieres & des communautez,
sans trouuer de resistance : en suitte dequoy personne
se mettoit point en deuoir de les chastier, mais on taschoit
de les adoucir : au lieu de les visiter auec du canon & des soldats,
on leur enuoyoit des gens de robbe chargez d’offres &
des conditions, qui leur promettoient beaucoup plus qu’ils ne
pouuoient esperer de la victoire. »
Balz.
« Pour lors la bonté du Prince estoit le reuenu le plus certain
des coupables : elle payoit tous les iours ses ennemis : à la moindre
rumeur il descendoit de son Trône pour traiter auec ses Sujets ;
& apres auoir plusieurs fois declaré solemnellement que
tout auoit esté fait pour le bien de son seruice, il sçauoit bon
gré à ces seruiteurs infideles des affrons qu’il auoit receu d’eux. »
« Maintenant il ne se trouue plus tant de François languissans
à son seruice, si ennemis de leur patrie, si décriez parmy les
Nations estrangeres. » Le Prince a communiqué sa force & sa
vigueur à la Republique (comme on disoit autrefois de Tibere)
elle respire en toutes les parties de son corps, de l’esprit & de la
vie qu’il luy a pleu de luy respandre. Il s’est trouué graces à
Dieu des gens qui ont trauaillé virilement à cette serieuse reformation
tant souhaittée. Il y en a qui ont corrigé les fautes
de leurs siecles, qui ont trouué tout ensemble de la discipline
aux guerres, du secret au Conseil, de la prud’hommie aux negotiations.
Nostre bonne foy qui s’estoit perduë, est en meilleur
odeur parmy les autres ; & vn Etat malade & diuisé, qui ne
pouuoit se soustenir que par les peines & par les menaces, se
soustient à present par sa seule reputation, & n’est redoutable
que par son authorité.
Animam illum
esse dixit
cuius viuum
Reipublicæ
corpus
virtute
regeretur.
Tac. l. 2. ann.
Nous voyons que chacun y vse de circonspection & de prudence ;
que chacun y cherche ses mesures, comme le petit Herisson,
qui tourne tousiours la porte de sa maison, du costé que
tourne le vent. Cognosce, Elige, Matura, disoit vne vieille monnoye