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Mazarinade n° D_1_32

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Anonyme [1650], AVIS AV MARESCHAL DE TVRENNE, SVR SON TRAITÉ AVEC les Ennemis de l’Etat. , françaisRéférence RIM : M0_478. Cote locale : D_1_32.


rien qui le persecute comme vostre compassion, qui le
choque comme vos seruices.
 
Que reste-il, M. qu’à vous faire voir l’exemple de tant de
gens qui paroissent deuant vous tous moittes & tous degoutans
de leur naufrage, si iamais vne telle vanité vous auoit
saisi le cœur, que de vouloir tenir comme eux vostre siecle
dans l’inquietude, & vous donner la reputation d’vn fort
esprit à force d’estre dangereux & fecond en malice, ie vous
supplie que ces belles paroles d’vn Empereur d’Orient ne se
perdent iamais dans vostre esprit, quand il disoit à son fils,
Que le monde regorgeoit de personnes hazardeuses & entreprenantes,
à tout risquer, & à ne se retirer iamais que comme
des joüeurs sur leur perte : mais que rarement estoit-il conduit
par ces sages ménagers & préuoyans personnages, qui
déposent aussi-tost dans les mains de la Iustice ce qu’ils viennent
de receuoir de celles de la Fortune : Sçache, dit-il quelque
peu apres, que qui n’a guere bien manie le sien, ne gouuernera
que difficilement celuy d’autruy.
[illisible.]
Vous auriez perdu la memoire de ce qui s’est passé, si vous
auiez encor quelque esperance en l’auenir. Il ne faut que faire
vne petite course dans nos deux dernieres guerres auec
l’Estranger ; en l’vne on void vn malheureux obstiné, qui croit
tousiours de iustifier ses fautes par la perseuerance, & ne continuë
de faillir (s’il faut ainsi dire) que par la peur de deuenir
innocent, & de se mettre à la mercy des loix qu’il auoit offensées :
il est accablé de faueurs par ceux de son party : mais
comme il ne prend aucun goust dans leur possession, soit qu’il
pense que quelqu’autre consideration que celle de son merite
les attire, ou que pour les reconnoistre il se sente obligé
plus qu’à vne sousmission gratuite, & n’estime l’amitié qu’on
luy porte qu’vne fascheuse dependance, ce desespoir l’entraisne
enfin iusques à vn exil ignominieux, où il n’a laissé
aucune trace de son nom : mais comme vne beste timide qui
abhorre le iour & la compagnie, il se cache de frayeur, laisse,
dit-on, aller quelques souspirs sur se mauuaise conduite, sans
auoir pû receuoir cette satisfaction, que de faire auoüer son
repentir à ceux de son païs.
Le Comte de
Candæle eu
Capdolat,
frere du Cõte
de Faix,
Cheualier
de l’Ordre de
la Iarretiere,
decedé en
Arrogé sous
CharlesVI.
En l’autre il se void vne pauure victime prise dans les filets
des Espagnols, sacrifiée à la credulité & à la ruse, qu’il tâchent
de tromper lors qu’il leur est du tout impossible de la vaincre ;