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Mazarinade n° B_12_19

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Anonyme [1652], LA DECLARATION DV CARDINAL MAZARIN ENVOYES A SON ALTESSE ROYALLE, A NOS SEIGNEVR LES PRINCES, & à Messieurs du Parlement, par vn Courier Extraordinaire, , françaisRéférence RIM : M0_895. Cote locale : B_12_19.


col, & la torche à la main. Voicy de quelle sorte
ie m’en accuse, & i’en dis ma faute, & ma tres-griefue
faute.
 
Il ne faut pas, sur peine de peché mortel, que
personne viuante m’excuse, puis que ie suis non
seulement coulpable des pechez cy-dessus declarez,
mais encore de tous ceux qui suiuent, & que
ie vay déduire.
I’ay trahy le Roy d’Espagne, dont ie suis Sujet,
& ma Patrie consequemment ; puis pour mettre à
couuert mon crime, & ma vie, ie me suis refugié
en France : encore que depuis la mort de LOVYS
XIII. d’heureuse memoire, les Princes, les grands
Seigneurs, & les Officiers de France eussent protesté
de ne plus souffrir qu’aucun particulier s’esleuãt
sur les espaules du Roy, comme auoit fait le
Cardinal de Richelieu, à l’oppression de tout le
monde, sous ce nouueau nom de Ministre d’Estat.
Neantmoins ie n’ay pas laissé de m’estre installé
dans ce nouueau ministere : Ce n’est pas par ma
naissance, ny par aucun notable seruice que i’aye
rendu à l’Estat, ny par mon merite que ie suis paruenu
à cette haute dignité, puis qu’on sçait bien
que ie suis Italien d’origine, & de tres-basse extraction,
ayant esté valet en diuers endroits à Rome,
où i’ay seruy dans les plus abominables desbauches
de ce pays-là. Mon artificieux esprit pleût
au defunct Cardinal, où ie me poussay auprés de
luy, par mes fourbes & plaisanteries, qui firent
qu’il m’auança pour luy seruir d’espion, & de ministere