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Mazarinade n° A_6_9

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.


& vn pere de famille la nourriture à ses enfans &
à ses seruiteurs, Vn Prince par proportion doit faire l’vn
& l’autre, à l’endroit de ceux que Dieu a soumis sous sa
conduitte & sa Iurisdiction. Ainsi quand au lieu de les
guerir on les blesse, lors qu’au lieu de leur donner du
pain on le leur oste, ou que pour du pain, comme dit
l’Euangile, on leur presente vn scorpion, il n’y a personne
si priué de sens commun, qui ne voye, qu’elle est la
grandeur du crime & l’enormité du peché.
 

XII.
Les Roys sont dans l’Estat, ce qu’est le premier mobile
dans le Ciel, qui par son impression agite tous les
cercles inferieurs, & leur donne les mouuements diuers
dont chacun a besoin, afin de conseruer l’ordre que
Dieu a estably pour la perfection de l’Vniuers. Ils sont
à l’égard de leurs peuples, ce qu’est le Soleil à l’égard
des autres Planettes, & de toutes les choses sublunaires,
ausquelles communiquant sa lumiere & ses influences,
sans les refuser à aucune, iusqu’au centre de la
terre, il ne les distribuë pas pourtant par proportion
arithmetique & auec vne égale profusion, mais selon la
portée & la condition de chacune en particulier. Et cet
ordre, que le premier mobile & le Soleil obseruent inuiolablement
sous celuy de Dieu, apprend aux Souuerains
celuy qu’ils doiuent tenir, s’ils ne veulent point pecher
dans la distribution des charges & des Offices ; qui
est de les donner aux personnes, dont la science & les
mœurs répondent à cette qualité. Que l’on voye dans
l’Escriture Saincte la regle que Dieu donna à Moyse
pour l’élection des Magistrats, & les qualitez dont ils