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Mazarinade n° C_3_22

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Anonyme [1649], LETTRE DV CHEVALIER GEORGES DE PARIS, A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ. , français, latinRéférence RIM : M0_2099. Cote locale : C_3_22.


Parisiens. Ils ne croyoient pas qu’il fust possible d’en estre spectateur,
sans en estre complice, si l’on ne la vengeoit, & l’on vous
desiroit pour chef d’vne resolution prise pour vostre honneur, &
pour celuy de la patrie, Vous vintes, MONSEIGNEVR, vous
ne vous en ressentistes pas ; mais quoy qu’il en soit, vous pacifiates
ce desordre au gré de tous les interessez, auec vne legalité qui
vous continua l’amour des peuples. L’on apporta vn temperament
aux desordres de l’Estat, & l’on publia cette belle Declaration
qui doit estre d’oresnauant le fondement inébranlable de la
Monarchie. L’authorité d’vn bon Roy n’y est point lézée, les Princes
qui sont les premiers obiets de la persecution des fauoris y
trouuent leur seureté, le Roy y recouure ses finances dérobées, &
le peuple y rencontre cette tranquillité depuis si long-temps
troublée par l’insolence des mauuais Ministres, & par les rapines
sanguinaires des Partisans.
 
Monseigneur le Duc d’Orleans & vostre Altesse l’ont approuuée ;
puis qu’elle s’est faite de vostre consentement & par vostre
conseil, à la suplication du Parlement qui n’a point vsé d’autres
forces que de celles de la raison. La Cour est reuenuë à Paris & la
ville en a receu vne ioye inexprimable : l’on n’a parlé d’autre
chose depuis, que de l’execution des articles ordonnez, non
plus par le Parlement, mais par le Roy : & par ce qu’il estoit
impossible que l’on ne descouurit les larcins du Cardinal Mazarin,
seul autheur de tous nos maux : Ce chef des volleurs
de l’Estat tout-puissant aupres de la Reyne Regente, s’est seruy
de tout son credit pour l’empescher.
Le bruit est tout commun qu’il vous entretient de grandes
esperances pour estre protegé de vostre Altesse : Mais que peut-il,
vous promettre verbalement pour vne action indigne de
vostre Sang & de vostre Vertu, que l’on ne vous accorde en
effet, pour ce que vous auez desia merité ? & n’est-ce pas vne
extreme insolence à ce perfide, de vous proposer pour prix de
son salut de nouueaux estats qui vous sont deuz pour vos seruices,
& que vous ne pouuez receuoir que de la main de ceux contre
lesquels il vous arme. C’est faire peu de cas de ce que vous auez
fait auec tant de gloire, & c’est vne estrange temerité, d’estimer
plus que tant de villes conquises & de batailles gagnées, la deffense
du plus cruel ennemy de l’Estat. Il n’y va point de vostre
honneur de le maintenir, au contraire, s’en est fait, & vous perdez