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Mazarinade n° C_7_2

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Anonyme [1649], LA DECADANCE DES MAVVAIS MINISTRES D’ESTAT, ET LES FRVICTS QV’ILS ONT RECEVS POVR LEVRS SALAIRES. Dediée aux Amateurs de la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_865. Cote locale : C_7_2.


ses auortons de la Nature ; Mirmidons qui osent bien s’efforcer de
dépoüiller les Escussons de leurs Masses d’armes si tost qu’ils ont
pû, sans approcher ses ames de bouë indignes de la reflexion & de
l’Astre qui les éclaire, en ont à peine ressenty la chaleur & la benignité
qu’ils en detestent la puissance, ou du moins tel que la grenoüille,
ils creuent en s’efforçant de se leuer aussi haut que les trônes
qui les ont tiré du neant, & de la lie des peuples.
 
Les premiers siecles ont veu naistre ces Monstres à leur estonnement,
& ces derniers les voyent reuiure à leur ruïne & à la desolation
de l’Empire. Il est superflu d’appuyer cette verité par les
exemples anciens, puisque malgré le nom franc, la France a depuis
plusieurs siecles donné l’estre à tant de viperes esleuez à la confusion
de la Patrie, & pour obscurcir l’esclat de ce florissant Royaume.
De quelle couleur assez noire peut-on dépeindre la lascheté & la
perfidie de ce premier Chambellan de France Pierre de la Brosse,
qu’vne trop aueugle fortune esleua au Solstice des honneurs & dignitez
de cette Monarchie, ce perfide subjet, valet de chambre &
Chirurgien du Roy Philippe le Hardy, se voyant paruenu dans les
bonnes graces de son Souuerain, ne passa-t’il pas à tel point de felonnie
que d’attenter sur la personne sacrée de Louys de France,
frere aisné de Philippe le Bel, qu’il fit empoisonner l’an 1276.
puis en fit faussement tomber le soupçon sur la Reyne Marie de
Brabant seconde femme de sa Majesté, & belle-mere du Prince
deffunct ; ce calomniateur pensant ainsi s’emparer de l’authorité
Royale, & bastir les fondemens de son pouuoir sur la ruyne de ses
deux personnes Royales, fut mis en Iustice à l’instance de Iean
Duc de Brabant qui fit vn voyage exprés en France, où il offrit le
duel à celuy qui voudroit maintenir que la Reyne sa sœur eut commis
le crime qui luy estoit imposé : lors ce Monstre sorty de l’Enfer
pour persecuter les innocens, par vne sentẽce trop douce fut condamné
d’estre pendu, ce qui fut executé aux Halles de cette Ville.
Depuis sous le regne de Louys XI. Iean Balu, de simple Clerc &
Chappelain en l’Eglise d’Amiens, estant paruenu aux suprêmes dignitez
de sa profession, & ayant receu le Chapeau de Cardinal à la
faueur du Roy son Maistre, dont il s’estoit acquis la bien veillance ;
cét infame Fauory ne se porta-il pas en suite à trahir l’Estat, en negociant
secrettement auec le Duc de Bourgongné, capital ennemy
de la France ; ce qui força son bien-facteur à le confiner dans vne