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Mazarinade n° C_7_2

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Anonyme [1649], LA DECADANCE DES MAVVAIS MINISTRES D’ESTAT, ET LES FRVICTS QV’ILS ONT RECEVS POVR LEVRS SALAIRES. Dediée aux Amateurs de la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_865. Cote locale : C_7_2.


voulu ny terres, ny Gouuernemens : Mais il n’auoit pas cette visée,
puisque loin de vouloir s’affermir en cette Monarchie, il n’a pensé
qu’à en écrouler les fondemẽs pour en butiner les ruïnes, & tel qu’vn
autre mauuais Enée, enrichir l’Italie des dépoüilles de l’Heritier de
Empire de Troye.
 
Il s’est attaché à la perte de tout le Parlement, n’ayant pû corrompre
l’integrité de cét Auguste Corps : mais ce méchant fait plaisir à
l’homme de bien quand sa malice le persecute, en le trauersant injustement,
il n’arreste point sa renommée ; bien loin de l’empescher de
voler, il semble luy donner des aisles ; plus la vertu trouue d’obstacles,
plus elle éclatte en son action, s’vnissant toute pour surmonter
ce qui s’oppose à son cours, & c’est vn arbre qui s’affermit en sa racine
par la secousse des vents contraires.
Les Violes, les Blancmesnils, & les Brousselles viuront à iamais
dans l’Histoire, & dans le cœur des bons François, & dautant plus
que leur ennemy les a pressez de la mort, voulant estouffer & noircir
leur memoire de crimes tous contraires à leur innocente integrité.
Il s’est armé contre l’innocent, mais il faut que bien-tost il abaisse
la teste sous le poids des supplices meritez : il ne luy suffit pas d’auoir
espuisé tous les tresors du Royaume, il nous veut encore soustraire
l’astre qui les produit : mais la France n’est pas sterile en Hercules
dompteurs des monstres estrangers, desia cette estonnante voix qui
se fait entendre par tant de bouches ; cét auguste Senat a donné la
chasse a ce Lyon rugissant ; toutes les villes sont armées contre ses
factions criminelles ; & tandis que le Royal sang de Bourbon son
Altesse le Prince de Conty prendra le soing de secourir l’estat dans
sa foiblesse, & qu’il sera secondé des incomparables Ducs de Longueuille,
d’Elbœuf, de Beaufort, de Boullon, de Cardonne, & la
Mothe-Haudancour ; tandis que ses Heros s’efforceront de releuer
ce Corps languissant de tant de seignées dont cette gloutonne Sansuë
le vient d’épuiser, les Peuples oppressez de ses tyrannies doiuẽt
r’appeller leurs esperances, & se promettre que Paris va bien-tost
donner le dernier coup a cette derniere teste que l’Italie a fait naistre
pour la desolation de la France, & que dans peu le Soleil de ce climat
le Roy desseichant nos larmes de son fauorable aspect dissipera tout
ensemble les tenebres que l’esloignement de sa Maiesté a causées en
cette Ville qui sera pour iamais le trône de sa gloire & l’image de
son authorité.

FIN.