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Mazarinade n° C_3_78

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Peccot-Quanesi [signé] [1649 [?]], LETTRE D’VN RELIGIEVX A MONSIEVR L’ABBÉ DE LA RIVIERE : Où luy sont enseignez les faciles moyens de faire sa paix auec Dieu & le Peuple. , français, latinRéférence RIM : M0_1893. Cote locale : C_3_78.


de connoistre que vous deuez partager ce supplice auec
luy. Si vous auez des yeux meilleurs que ceux desquels l’Ecriture
parle, qui en ont, mais n’en peuuent voir, ouurez les,
& reconnoissez que vos crimes ne different en rien des siens,
sinon possible en ce qu’ils sont plus enormes.
 
Oculos habent
& non
videbunt
Psal. 113.
Car si Mazarin a abusé de la facilité de la plus vertueuse
Reine qui ait paru en France ; Vous auez trahy à tous momens
le meilleur Prince & le plus puissant que le Soleil ait
veu naistre depuis le commencement de cette Monarchie.
Si Mazarin est vicieux, ce seroit vne erreur de croire que
vous fussiez Sainct.
Si Mazarin à vne soif insatiable des richesses ; vous tirez
de toutes mains.
Si Mazarin auance les siens aux despens de la France rendant
leur fortune vn objet d’enuie, autant qu’elle l’estoit
autrefois de compassion ; Vous dissipez tout ce que vous pillez
sans que les vostres en profitent.
Si Mazarin par ses volleries a fait son pere Citadin de Venise,
dans les vostres vous n’auez daigné ietter la veue sur la
misere de vostre propre mere, que mesme vous n’auez pas
voulu reconnoistre, crainte que ce ne fut vne tache à vostre
grandeur imaginaire, l’ayant soulagée de deux mille liures
de pension, sur la fin de ses iours seulement, par vne tardiue
compassion que vous eustes de l’extreme necessité où
vous sçauiez que sa naissance l’auoit mise ; tandis que d’vn
autre costé vous vous miriez dans vostre queuë comme le
paon, & qu’il vous sembloit que la fortune n’eust d’éclat
que pour vous.
Si Mazarin fait vn maquignonage & vn commerce infame
des Eueschez & Abbayes ; vous les deuorez autant qu’il
est en vostre pouuoir.
Si Mazarin caresse ceux qu’il veut perdre ; vous les attaquez
ouuertement, & les démembrez auec rage
Si Mazarin déchire les entrailles de la France, & la rend
vn lieu de desert & vne vaste solitude, il ne s’en faut pas
étonner, parce qu’elle luy est vn pays seulement de conqueste,
& vn lieu où il ne pretend pas establir sa demeure ;
Mais que vous le secondiez dans ses pernicieuses entreprises,
vous qui estes né François, & qui deuez renfermer dans