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Mazarinade n° A_9_38

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Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1650], LETTRE DV ROY, SVR LA DETENTION DES PRINCES DE CONDÉ ET DE CONTY, & Duc de Longueville. Enuoyée au Parlement le 20. Ianuier 1650. , françaisRéférence RIM : M0_2197. Cote locale : A_9_38.


conseil & au dehors, nous ont representé en mesme temps qu’vne
plus longue patience rendroit bien tost le mal sans remede, &
que l’vnique moyen d’en garantir nostre Estat, aussi bien que nôtre
personne, estoit de faire arrester nosdits Cousins, qui tenant
tous les iours des Conseils de famille pour l’establissement de cette
puissance qu’ils vouloient opposer à la nostre, n’auoient pas honte
de compter entre les moyens d’y paruenir, outre les grandes
charges, & les gouuernemens des Prouinces qui sont à eux ou
dans leur dépendance, qu’ils estoient desia maistres de toutes les
grandes riuieres du Royaume, par les diuerses places qu’ils ont entre
leurs mains, ou qu’ils croyoient auoir à leur deuotion sur les riuieres
de Seine, de Meuse, de Saône, du Rosne, de Loire, de Garonne
& de Dordoigne. En fin, pour renouueller si on eust peu en
ces temps-cy l’exemple des anciennes puissances qui ont faict passer
autresfois ceux qui les ont euës d’vn estat particulier à la Royauté.
Et afin que l’authorité que ledit Prince a desia enuahie fust
encore acrcuë notablement, estant appuyée sur vn pouuoir legitime
emané de nous, Il poursuiuoit viuement pour se faire donner
l’espée de Connestable (quoy que la charge ayt esté supprimée)
laquelle jointe au baston de Grand Maistre, & à l’Amirauté
dont il ne tenoit la poursuite en surseance que iusqu’à ce qu’il
eust esté crée Connestable : Il eust eu par l’vne, nostre Maison &
tous nos domestiques sous son pouuoir : Par l’autre, le commandement
general sur tous les gens de guerre de nostre Royaume : &
par la troisiéme, la puissance absoluë sur la Mer & sur les Costes.
Et comme nous luy auions fait representer touchant l’espée de
Connestable que nostre tres-cher Oncle le Duc d’Orleans auroit
grand sujet d’en estre offencé pour l’interest de la charge qu’il a
de nostre Lieutenant general en toutes nos armées & Prouinces ;
Il demandoit maintenant que nous en fissions expedier les prouisions
sans le sceu de nostredit Oncle, pour les tenir secrettes iusqu’à
ce qu’il eust pû le luy faire trouuer bon, ou plustost iusqu’à ce
que les desseins qu’il meditoit luy dõnassent lieu de soustenir l’affaire
hautement quelque desordre qu’il en pût arriuer. Cependãt,
pour se mettre mieux en estat de nous violenter en toutes choses :
En mesme temps qu’il faisoit des poursuittes si extraordinaires, il
demandoit auec grande instance sous diuers pretextes qu’on fist
aprocher de ces quartiers-cy les troupes qui portent son nom, ou
qui en depend, lesquelles seules sont capables de composer vn
Corps d’armée : sans auoir égard que la pluspart sont employées