[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_3_96

Image de la page

La petite Nichon [signé] [1649], LETTRE DE LA PETITE NICHON DV MARAIS, A MONSIEVR LE PRINCE DE CONDÉ, A S. GERMAIN. , françaisRéférence RIM : M0_1940. Cote locale : C_3_96.


plier la toillette, piller les meubles, la vaisselle d’argent,
& tous les plats, outre que vous pretendiez
m’affamer. Ie vous proteste, Monsieur, qu’ayant
reconnu vostre haine & vostre infidelité, ie me suis<lb/> aussi-tost mise sous la protection d’vne personne
qui a grand train, laquelle m’a promis de bien enuitailler
tousiours la Place, & me defendre contre
vous. Iusques à present elle ne m’a point manqué
de parole. I’espere de sa generosité vne longue continuation.
Ne vous imaginez donc pas venir à fin de
ce grand siege, non plus que de celuy de Lerida :
car vous pouuez croire que cela ne s’enfile pas comme
Nichon ; ce n’est pas vne chose si aisée : & il est
tres-veritable, que les conseils que vous prenez, &
que l’on reçoit de vous sont ridicules, & partent
d’vne teste mal composée, qui en fera casser beaucoup
d’autres. Les euenemens ne respondent pas
aux imaginations mal fondées & legerement conceuës ;
vous en reconnoistrez la confusion. Enfin,
quoy que ie sois folle, croyez-moy, desistez-vous
d’vn dessein qui ne vous peut estre que funeste, &
craignez que la vengeãce du Ciel ne fasse éclatter ses
foudres sur vostre personne, pour la punir des maux
que vous auez desia faits. Vous croirez peut-estre
qu’vne ialousie extreme m’oblige de vous parler de
la sorte, sçachant que vous faites traisner tousiours