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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


comme cet Astre iette tant de respect dans les esprits,
qu’il empesche les impies d’executer leurs
pernicieux desseins, & ne souffre pas que son beau
iour soit temoin des homicides, & des sacrileges,
qui se commettent à la faueur de la nuict. Ainsi,
vn Gouuerneur par sa seule presence, éclaire toutes
les actions des ieunes Princes, il est le Soleil
de sa Cour, la lumiere de son Palais, qui imprime
tant de respect dans les esprits de la Noblesse,
qu’elle n’ose pas offenser ses yeux par la moindre
imperfection : tandis que ce flambeau sera allumé
dans les Louures des ieunes Monarques, il ne
faut point craindre que le vice establisse son regne
dans les Palais, ny que la Royale vertu soit
bannie des Thrônes des Souuerains.
 
N’est-ce pas ce que nous enseigne Tacite,
quand il dit que Tibere portoit tant de respect à
Seian, que iamais il ne fit paroistre deuant luy,
ses mauuaises inclinations, & qu’il n’eut pas l’asseurance,
de noircir sa Pourpre, par quelque
action infame, & contraire à sa grandeur ; craignant
tousiours que Seian ne découurit ses defauts ;
mais si tost que cette lumiere fust éclipsée
de la Cour, & que ce ieune Prince ne prist point
d’autre conduitte, que celle de son propre iugement,
qu’il ne consulta point d’Oracle, que celuy
de sa propre volonté ; ce fut alors que leuant le
masque, il fit paroistre son mauuais naturel, &
n’eut point de honte de soüiller impunément l’éclat