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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


se sert de leurs perfections, comme d’autant de
dards, pour blesser les ames innocentes. le ne
doute point, qu’Asmodée n’ait ramassé dans la
Cour des Souuerains, tout ce qui est capable de
flatter les sens par la delicatesse, de nourrir la volupté
par les delices, & d’entretenir la luxure par les
amorces des beautés printanieres.
 
Creaturæ
Dei in odiũ
factæ sunt.
& in tentationem
animabus
hominum,
& in muscipulam
pedibus
iusipientium.
Sap. 14. [1 mot ill.]
Il faut entrer dans les Palais des Roys, & des
Monarques, pour voir sur le theatre, tous les obiects
d’impureté ; c’est dans ces sales dorées qu’on
montre ces nudités de gorge, que la nature, & la
bien-sceance demandent d’estre cachées ; C’est
dans les Louures, & parmi les Courtisans, qu’on
s’entretient du rauissement de Venus ; de l’ẽleuement
d’Ariste, de la ialousie de Didon, des langueurs
de Narcisse, & de mille folies, qui seruent
d’allumettes à l’amour charnel, & nourrissent vn
feu mortel dans l’esprit d’vn ieune Prince : & le
mal-heur est, que souuent il gouste plus ces discours,
que les entretiens solides, & profitables
de la vertu. D’où vient qu’vn tas de muguets, &
de ieunes Damoiseaux, pour complaire à leur
Monarque, & pour captiuer ses bonnes graces,
s’estudient à parler de telles matieres, croyans que
c’est l’vnique moyen d’establir solidement leur
fortune, de l’éleuer sur ce fondement de boüe,
& de sable. La conuersation de ces flatteurs, doit
estre plus odieuse à vn ieune Seigneur, que la compagnie
des serpens, & des dragons, puis que leur