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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.



Pour voir les desordres, qu’engendre l’incontinence
des ieunes Princes, il faut cõsiderer l’estat
de la Monarchie Françoise, sous le regne de
Louys troisiesme, & de Carloman son Frere,
deux Seigneurs esclaues de l’amour prophane, &
qui ne pensoient qu’à contenter leurs passions.
La France estoit le Theatre des Guerres Ciuiles,
le spectacle des miseres, & l’obiect de la Diuine
Iustice ; il sembloit que les Normans eussent iuré
l’entiere destruction de la Monarchie, & que
leur dessein fut de faire payer par le sang du peuple,
la luxure de ses Souuerains. Ils entrerent
dans le Braban, & dans la Flandre, brulerent les
villes d’Anuers, de Rodembourg, d’Osthbourg,
d’Harleberi, d’audenarde, de Tournay, de sainct
Omer, de Teroüenne, de sainct Richer, de
sainct Valeri, de tout le Boulonnois, & des contrées
circonuoisines, tellement que les peuples de
tant de villes desolées, furent contraints de se
sauuer dans les bois, & de se familiariser auec les
bestes, dont ils receurent plus de courtoisie que
des Normans.
Grands desordres
arriués
à la
France, par
l’incontinence
des ieunes
Princes.
l’An 882.
& 883.
Annal.
Fulden.
Cette nation infidelle, nullement contente
du sang de tant d’humains, mais enorguieillie de
ses conquestes, & animée par nos miseres, entreprit
(apres la mort de Louys) d’assieger la ville
de Paris, auec cinquante mille combattans, pour
s’emparer iniustement de tout le Royaume : Mais
Charles le Gras appellé en France, au Gouuernement