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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


forests, & dans les tristes solitudes. La chasteté
(à leur auis) est trop hideuse, pour loger dans les
Louures, trop austere pour trouuer place parmy
les delicatesses des Roys, & les mignardises des
Courtisans : D’où vient qu’il me semble, que les
soldats qui assiegent les portes des Souuerains, &
font nuict & iour la sentinelle, pour garder l’entrée
de leurs Palais, ont ordre de ne point laisser
passer la chasteté, afin de ne point inquieter l’esprit
des Roys, ny troubler la douce iouyssance de
leurs plaisirs ; mais pour leur complaire, on ouure
les portes à Asmodée, le demon d’impudicité ;
qui entre en Triomphe, dans les maisons des
Souuerains Monarques : comme s’ils n’estoient
Roys que pour gouster les plaisirs, se prostituer
aux voluptés de la chair, & estre esclaues de leurs
passions.
 
La chasteté
semble
bannie de
la Cour des
ieunes
Princes.
I’ay entrepris de defendre les interets de la
Royale chasteté, & de monstrer en ce discours,
qu’elle est l’appennage des ieunes Princes, & merite
d’estre placée dans les plus superbes Palais,
puis que son origine vient d’en haut, du pere des
Lumieres, & que son seiour ordinaire est dans les
Cieux, entre les plus hautes intelligences ; il n’est
pas iuste de bannir de la Cour des Roys de la terre,
celle qui a coutume de demeurer dans la Hierusalem
Triomphante. La chasteté n’emprunte
point son éclat de la Pourpre Royale, & n’est pas
honorable par le lustre des plus puissans Seigneurs