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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.


moindre acte de generosité, de mourir honteusement
sur vn pré, sans autres témoins que les seconds,
ou quelques valets, que de rendre l’esprit,
à la face de cent mille combattans : pernicieuse
doctrine, maxime de satan, qui renuerse le Christianisme,
viole les loix diuines & humaines, destruit
les plus illustres Familles du Royaume, &
moissonne la plus belle Noblesse de la Cour.
Quoy sera-il donc veritable, que deux Seigneurs,
ou deux Princes, qui se vont coupper la gorge,
pour vne parole mal entenduë, pour vn faux rapport,
pour vne legere inciuilité, pour vn suiet
de neant, ou par gayeté de cœur, soient tenus
pour genereux, & mis au rang des personnes Illustres,
qui par leurs seruices, ont obligé le public,
& soutenu puissamment les interests de l’Estat ?
De grace, qu’elle part prend le peuple, en la mort
de deux hommes, qui s’égorgent de sang froid ?
quel profit en reuient-il à la Couronne ? quel
honneur à la Monarchie ? au contraire, c’est vne
tache à la famille des Princes : c’est vne perte notable
de deux braues Capitaines, qui pouuoient
faire des merueilles dans les Armées, c’est vn
tres-mauuais exemple aux peuples, & qui pis-est,
vn crime tres-énorme, qui crie vangeance au
Thrône de la Diuinité.
 
La generosité
d’vn
ieune Prince,
ne paroist
point
dans les
duels.
Dauantage, si le duël est vne action genereuse,
il s’ensuit que deux laquais, ou deux palefreniers,
ont autant de droit à la Royale vertu, qu’vn