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Mazarinade n° B_1_1

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La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.



Il est facile à vn ieune Prince de trancher du
rodomont, dans les places publiques de ses meilleures
villes ; Il luy est aisé de paroistre sur quelque
genet d’Espagne, ou de monter sur l’vn des
plus beaux cheuaux de ses Escuries, couuert à l’aduantage,
la plume sur le chappeau, les cheueux
frisés, le teinct frais, enuirõné de la meilleure Noblesse
de sa cour ; Le simple peuple le voyant en
cette posture, conçoit vne haute pensée de son
courage : mais les plus sages, ne se contentent
pas de ce specieux appareil, ils veulent des œuures,
& à moins qu’vn Prince se soit signalé dans
les combats ; qu’il se soit trouué dans les Armées,
sa generosité demeurera eclypsée, & sa Royale
vertu sera cachée à ses subiects. N’est-ce pas la raison,
pourquoy nous ne publions pas ordinairement
le courage des Femmes, à cause que ce Sexe
est inutile à la guerre, & ne peut (que tres-rarement)
immortalizer sa memoire par les combats ?
& si l’antiquité fait estat de la generosité
des Amazones, si la Frãce estime la pucelle d’Orleans,
& quelques autres Filles renommées ; c’est
qu’elles ont témoigné leur constance dans les
Armées, & qu’à leur faueur, on a remporté de
tres-signalées victoires.
Ieanne la
Pucelle, fit
leuer le Siege
aux Anglois
deuãt
Orleans,
& combattit
en homme,
vestue
en Capitaine.
Elle
estoit natiue
d’vn
village de
Lorraine.
Certains esprits mal timbrés, se persuadent
que les duels ne sont pas moins glorieux aux ieunes
Princes, que les iustes guerres, contre les ennemis
de l’Estat ; ils estiment que ce n’est pas vn