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Mazarinade n° A_4_8

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La Mothe-Houdancourt, Henri de [?] [1649], CINQVIESME FACTVM, POVR MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONE ET MARESCHAL DE FRANCE. CONTENANT LES INIVSTES ET extraordinaires procedures faites contre luy, par les artifices du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_8.


en furent mesme d’aduis ; toute l’armée estoit en allegresse,
attendant auec impatience l’heure & le tẽps du combat ; nous
auions l’aduantage du lieu, & iamais Monsieur le Mareschal
n’auoit combattu les Espagnols auec des forces tant egales :
Nostre canon les foudroyoit, & les obligea à venir à nous à la
desesperade ; Nostre Infanterie, & Artillerie y firent merueilles,
& M. de la Mothe de son costé rẽuersa l’aisse gauche qu’il
reduisit à demãder quartier, & nos gens crioient victoire, lors
que seize cens cheuaux opposez à l’aisle droicte conduits par
Boissat Mareschal de Camp se retirerent sans combattre, pas
à pas, sans estre suiuis des Ennemis, ce qui a fait soupçonner
aux Catalans & à d’autres qu’il y auoit intelligence.
 
Ce fut icy la premiere disgrace qu’ait iamais euë dans les
combats, monsieur le Mareschal de la Mothe ; il auoit assiste
en cent autres, & auoit luy mesme gagné six Batailles qui
auoient tellement confirmé cette haute reputation qu’il a acquise,
que la perte de celle-cy, ne la diminua aucunement. Et
de verité, il y tesmoigna qu’il auoit la force de porter la
bonne & mauuaise fortune auec vne grande egalité d’esprit.
Car se voyant abandonné, & la Bataille sans ressource,
il ne desespera pas encore de faire l’effect pour lequel il
estoit venu, c’est-à-dire, de secourir la ville assiegée : & comme
il a tousiours eu, autant que Capitaine du monde, le iugement
present parmy les dangers. Il trouua dans l’occasion, le
moyen de l’executer. Il considera que les Ennemis s’arrestant
au pillage de son camp, il auroit le tẽps de reunir partie de son
Infanterie, & la faire aller dans les iardins de Leyde : il se met
à la teste d’vne partie, & l’y conduisit, d’où sans aucune difficulté
le Cheualier de la Valliere les mena dans la Ville ; &
apres qu’il les eust veu passer le pont, il se retira luy quinziesme
à Ceruere, pour mettre ordre au reste de la Prouince. Par
ce secours la garnison se trouua de quatre mille hommes &
Dom Philippes de Silua ne l’osa plus attaquer de force : ainsi
vne place qui auroit esté emportée en huict iours fut capable