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Mazarinade n° A_4_8

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La Mothe-Houdancourt, Henri de [?] [1649], CINQVIESME FACTVM, POVR MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONE ET MARESCHAL DE FRANCE. CONTENANT LES INIVSTES ET extraordinaires procedures faites contre luy, par les artifices du Cardinal Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_8.


telles flatteries, on peut dire auec verité, que toute cette facon
d’agir est vn tesmoignage certain qu’il n’ayme pas la
France, puis qu’il ne s’y attache pas : Au contraire, il vent ce
qu’il y a, faisant argent de tout. On luy a veu la charge de
Sur-Intendant des Bastimens, & il la vendue. Il a vendu le
Controlle General des Finances, & la Capitainerie & Gouuernement
de Fontainebleau : il cherche maintenant
quelque autre, qui luy achepte la Conciergerie du mesme
lieu. Et encore qu’il soit d’vne humeur extrémement
auare, il a ses Benefices comme indifferents ; Il en a
voulu donner des plus importans à Monseigneur le Cardinal
de Lyon qui les a genereusemẽt refusez : on scait à qui il auoit
baillé l’Abbaye de Corbie, & depuis peu l’Abbaye de Moissac
pour adiuster le procez de celle du Toronet. On le void
tous les iours par de fausses generositez, constituer & consentir
des pensions sur ses benefices pour des personnes indifferentes.
Toutes actions extraordinaires qui monstrent qu’il a
d’autres pensées que de s’habituer en France : la maison mesme
qu’il bastist & habite n’est pas à luy, il n’y a aucuns meubles
ny prouisions, que les marchands ou pouruoyeurs ne se
vendiquent. Il faudroit estre sans iugement de voir vn Estranger
amasser dans ce Royaume des millions qu’il enuoye en
pays neutres, & ne pas croire qu’il n’ait intention d’en sortir,
& de se mettre en estat de choisir tel party des deux Couronnes
qu’il luy plaira.
 
La Politique de Monsieur le Cardinal se contenta en la
Campagne de 1643. de rendre M. le Mareschal de la Mothe
inutile. En la suiuante 1644. passant plus auant elle le voulut
faire malheureux : pour y paruenir, elle luy suscita des Ennemis,
luy fit denier toutes faueurs, & tascha à le decrediter en
Catalogne, & dans l’armée qu’il commandoit. Ce peut-il
voir menterie plus raffinée, que d’entendre le Cardinal dire
aux Officiers qui auoient esté reformez en son armée : que
c’estoit lo Mareschal qui les auoit cassez de son authorité,
encore que c’eust esté par les ordres précis que luy-mesme
auoit enuoyez de la Cour. De faueurs il n’en a receu aucunes