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Mazarinade n° B_18_8

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Anonyme [1652], IOVRNAL ET ECLAIRCISSEMENT, des affaires presentes. , françaisRéférence RIM : M0_1761. Cote locale : B_18_8.


de cent soixante & dix huict millions de liures qui ont esté enuoyez de son
ordre & sous son nom en Italie. Vn homme qui a eu l’insolence d’emprisonner
plusieurs membres du Parlement, enpoisonné les vns, exilé les autres
& diffamé calomnieusement tout le corps. Vn homme qui a voulu faire
perir par le Glaiue & par le feu la Metropolitaine du Royaume, vn homme
lequel a esté par vne Declaration du Roy donnée apres sa Majorité, condamné
comme ennemy de l’Estat & perturbateur du repos Publicq.
 
Nous l’auons proscript & ordonné cinquanté mille escus de recompense
à celuy qui l’ameneroit à Iustice, ou mort ou vif. Cet Arrest à esté suiui
de trois autres Parlements Tholose, Bordeaux, & Bretaigne qui ont mesme
aiousté dix mille Escus à la somme susditte. Les Princes ont encore voulu
faire parostre leur magnificence à recompenser celuy qui entreprendroit la
defaite de cet ennemy commun de tous les bons François ayant fait vn
fonds de cent mil escus pour luy liurer ou à ses heritiers. Ce n’est pas d’auioud’huy
que la Cour a condamné des personnes de son ordre. Nos Registres
sont chargés des Procez faits au Cardinal de Chastillon. La Iustice a
les yeux bandez & dans la punition de crimes elle ne doit considerer que
leur enormité & non pas lesclat de ceux qui les commettent. Bien loin d’offenser
le S. Siege, nous l’affermissons ayant condamné celuy qui a fait entreprendre
aux François, des guerres en Italie contre le Pape & ses alliez pour
forcer sa Sainctere de donner le Chappeau à vn Iacobin qui n’auoit n’y merite
ny suffisance, par nostre moyen l’asassinat commis sur la personne du
nepueu du Pape par le C. M. se treuue puny & ainsi croyant trouuer de l’impunité
par ses Sacrileges, par le iuste Iugemeut de Dieu, cet homme se
voit puuy de tous ses crimes. Tellement que soit que l’on considere les
causes pour lesquelles nous auons condamne ledit Mazarin, soit que l’on
considere la qualité des personnes qui ont poursuiui sa condemnation l’on ne
trouuera que de la Iustice par tout & vne authorité legitime au lieu que le
party contraire s’embarasse à deffendre vn Estranger qui porte le scandale au
milieu du Royaume. La Cour s’assure apres cela qu’il n’y aura point de bons
François qui ne desire voir l’execution de ses Arrests, protestant à toute la
France de ne point abandonner vn si glorieux dessein qu’apres auoir fait tous
ses efforts pour exterminer cet Ennemy de l’Estat. Le nombre infiny des Seigueurs
qui se sont vnis à la Cour, leur zele & leur courage à d’effendre les loix
nous promettant vne bonne issuë de l’entreprise. Aussi c’est dans l’Vnion des
Princes des Parlemens & de tous les gens de biens du Poyaume que l’Estat
doit trouuer son repos, les peuples le soulagement de leurs miseres. Le Roy
l’appuy de son authorité, & c’est la seule recompense que cette Compaignie
souhaitte de tous ses soins de tous ses trauaux esperant qu’il n’y aura point de
François qui ne vueille combatre pour sa patrie, pour la conseruation du
Roy & de sa Couronne pour obtenir la Paix vniuerselle au dedans & au dehots
du Royaume, pour restablir toutes sortes de personnes dans leurs biens,
& rappeller les anciennes loix & coustumes du Royaume & ioüir d’vne felicité
dont la gloire ne soit iamais interrompuë.

FIN.