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Mazarinade n° B_18_8

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Anonyme [1652], IOVRNAL ET ECLAIRCISSEMENT, des affaires presentes. , françaisRéférence RIM : M0_1761. Cote locale : B_18_8.


respondre au Cardinal qu’il n’y auoit point de François qui
ne fut seruiteur du Roy quoy que ennemis de sa personne :
apres l’heureuse sortie des Princes la compagnie leur tesmoigna
la joye qu’elle auoit de leur retour qu’elle s’estimoit heureuse
que ses offices apres les bontez de la Reyne & l’affection
de Monsieur le Duc d’Orleans y eusse contribué quelque
chose. Elle tesmoigna qu’apres des obligations pareilles
a celles que Monsieur le Prince auoit a Monsieur le Duc
d’Orleans qu’elle esperoit que rien ne seroit capable de les
separer de cœur n’y d’interest.
 
La Cour pareillement ayant reconnu par ces nouuelles trahisons que la
conduite du C. Mazarin alloit renuerser tout l’Estat, supplia plusieurs fois
la Reyne de lesloigner des affaires & du Royaume & par plusieurs fois la
declaré Perturbateur du repos public, Criminel de leze Majesté ayant transporté
les deniers du Roy hors du Koyaume proferé des calomnies contre
le Parlement, s’estre opposé a la Paix & donne de mauuaises Impressions au
Roy, eniont à luy de vuider le Royaume & deffendu à tous les subiets de
le receuoir, ses Arrests ont esté suiuis d’vne Declaration du tout conforme
portée au Parlement & verifiée le lendemain de la Maiorité & neantmoins
ledit C. M. a tousiours agi dans le Conseil. Il a suscité vne nouuelle persecution
contre M. le Price la fait poursuiure iusques dans son propre gouuernement
apres auoir fait lite vn discours en presence des grands du Royaume,
lequel a esté declaré plein de faussetez & de calommes, sur l’anis qui fut
donné à la Cour par Monsieut le Duc d’Orleans, de l’armement & des approches
du mesme C. M. a fait reiter nos Arrests & son entrée auec main
forte dans le Royaume où il exerce tous les actes d’hostilité ayant mesme
vsé de violence sur deux Conseillers le peu de satisfaction que les Deputez
ont receu de leur voyage de Poictiers nous monstrent euidemment que le
C. M. s’estant rendu Maistre absolu de l’esprit du Roy & de la Reyne par
des artifices punissables abusant de l’authorité du Roy nous nous deuons
opposer a de si horribles attentats. Voulant maintenir nos Arrests contre ce
fauory ou plustost contre cet ennemy de l’Estat du Roy nous n’auons
d’autre mouuement que le salut du Monarque. Nostre dessein d’exterminer
ce Scelerat se touue du tout conforme à celuy du Duc d’Orleans du
Prince de Condé, du Prince de Conty du Duc de Beaufort & plusieurs autres
Seigneurs du Royaume les plus interesses au bien de l’Estat & les plus zelez
pour le maintient de la Couronne. Puisque nous sommes d’euoüés au seruice
du Prince, pour maintenir les loix & soustenir sa Iustice, nostre conscience
nous oblige de declarer criminel celuy qui l’a violée C’est done la cause
de Dieu, que nous entreprenons puisque c’est celle de la Iustice. Nous
auons condamné sur la notorieré des crimes vn homme qui a dissipé toutes
les Finances du Roy qui les a transportées en des Prouinces estrangeres
s’estant trouué sur les registres des Banquiers qui ont negotié ses affaires plus