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Mazarinade n° A_4_5

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La Mothe-Houdancourt (Henri de) [?] [1649], SECOND FACTVM, OV DEFENSES DE MESSIRE PHILIPPES DE LA MOTHE-HOVDANCOVRT DVC DE CARDONNE, & Mareschal de France, CY-DEVANT VICE-ROY ET CAPITAINE General en Catalogne. Auec plusieurs Requestes, Arrests, & autres Actes sur ce interuenus, tant au Conseil, qu’ailleurs. , français, italienRéférence RIM : M0_2849. Cote locale : A_4_5.


pres de 2. mil pas de la ligne à garder, auec celuy de la Mothe, ne put
pas empescher qu’à la faueur & à couuert de tant de mousqueterie, qui
tiroient sur eux incessamment, ceux qui restoient logez dans le fossé ne fissent
vn passage pour leur Caualerie, qui entra dans nos lignes en grand
nõbre. Mais la Mothe y ayant accouru, suiuy du Regimẽt de la Luzerne,
les chargea auec tant de vigueur qu’il les chassa hors du retranchement,
& se rendit maistre de la place. Toutesfois ils y entrerent en plus
grand nombre par vn autre endroit, où ils furent encore chargez si brusquemẽt
par ce braue Capitaine, qu’ils furent cõtraints de sortir pour la
seconde fois de nos lignes, apres s’estre meslez parmy les nostres, dans vn
combat qui dura plus d’vne heure. Nous opposames à vne attaque opiniastre
vne defense vigoureuse, qui reuint à la gloire d’vn vaillant Capitaine,
que le Ciel destinoit pour estre vn iour le fleau des Espagnols.
 
Cette forte resistãce n’empécha pas que les ennemis reuenans vne troisiéme
fois, auec toute leur Caualerie & Infãterie, n’entrassẽt dãs le Retranchement
malgré les nostres : Mais durant le plus fort du Cõbat, les
Regimes de Beau-regard & du Terrail arriuerẽt si à propos, qu’ils percerent
plusieurs fois les esquadrons ennemis, renuersant leurs Bataillons
d’Infanterie, laquelle pour lors commença de s’estonner : Iusqu’à ce que
s’estãt ralliée & remise en tres-bon ordre, la Mothe qui les vit tous passez
& entrez dans son Retranchemẽt, retira ses gens fort iudicieusement
à la faueur d’vne forte haye, pour les cõbatre en ce passage, où ils ne pouuoient
venir à luy qu’en défillant. Ce qui luy succeda si heureusement,
qu’ayant porté par terre plusieurs de leurs Caualiers qui auoiẽt tenté le
passage, il obligea les autres de retourner auec cõfusion. Les ennemis borderent
cette haye de leur Infanterie, qui fit de si grãdes décharges dessus
nostre Caualerie, qu’elle fut cõtrainte de s’en aller prendre son Camp de
bataille dans vne petite plaine, à 2. mousquetades de la courtine de la
Citadelle, où les ennemis estoiẽt obligez de passer par necessité. Ce qu’ils
entreprirẽt auec vne si belle dispositiõ : que la Mothe qui obseruoit exactement
leur marche, fut contraint d’attendre qu’ils luy monstrassent le
flanc : & alors il prit son tẽps si à propos, que les faisant charger par toute
sa Caualerie il rompit leurs esquadrons & perça leurs bataillons, de
sorte, que la tuerie ayãt duré 1. heure, il en demeura plus de 2. mil moris
sur la place. Et la Caualerie des ennemis fut si pressée, qu’abandonnant
l’Infanterie, vne partie se sauua à la fuite le lõg de la Doüaire ; & l’autre
se precipitãt au bas d’vne rauine, pour gagner la Ville par la prairie,