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Mazarinade n° B_19_34

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F. de S. (Dom) [signé] [1650 [?]], MANIFESTE OV NOTABLE discours que Dom. F. de Silves cy-deuant Ministre d’Estat du Roy Catholique, a fait à tous les peuples d’Espagne, & particulierement à ceux qui gouuernent à present les affaires de cette Monarchie, touchant l’Eslection du Souuerain, qu’ils doiuent auoir, aprez la mort de leur Roy. Traduit d’Espagnol en François. , françaisRéférence RIM : M0_2397. Cote locale : B_19_34.


grandeur & son merite luy donne vne grande
opinion, d’arriuer à ce qu’il desire. Mais s’il considere
que le pere ne peut, ny ne sçauroit en aucune
façon, engager sa fille dans vn lien coniugal
sans son consentement : qu’il n’y à que Dieu
seul qui puisse disposer des volontez de ses creatures :
Que le bien de l’Estat doit estre preferé
à tout autre consideration, de quelque importance
qu’elle soit : & qu’à toute extremité, s’il veut
iniustement passer outre, qu’on luy fera voir que
la Couronne appartient à Louys quatorze, surnommé
Dieu donné, Roy de France & de Nauarre,
à cause de la Reyne sa mere, qui comme
veritable heritiere presomptiue, n’a iamais en
cette qualité, renoncé à la succession, comme
nous dirons tanstost, & que par consequent il
ne sçauroit auoir la Princesse, quand bien mesme
elle y voudroit consentir, pour auoir l’honneur
d’estre Imperatrice. Ce que ie ne puis pas
croire en aucune sorte, veu que la Princesse sçait
bien que le veritable motif de toutes les inclinations
qu il à pour elle, n’ont autre but que la
possession de cette Monarchie.
 
Apres celà ie ne pense pas qu’il ne change de
sentiment, & qu’il n’abandonne la partie, dans
vn rencontre de cette nature. Il est vray qu’vn
Prince doit estre absolument maistre de ses passiõs,
& qu’il ne doit iamais vouloir que les choses
qu’il sçait estre veritablement iustes, non plus
que le moindre de ses subjets ; puis qu’il doit