[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_3_75

Image de la page

Caussin, Nicolas (R. P.) [signé] [1649], LETTRE DV R. P. N. CAVSSIN DE LA COMPAGNIE DE IESVS. A VNE PERSONNE ILLVSTRE Sur la curiosité des Horoscopes. , français, latinRéférence RIM : M0_2132. Cote locale : C_3_75.


de Gustaue Roy de Suede, qu’il fait mourir le 16.
d’Octobre, quoy qu’il soit mort le 16. de Nouembre, Tant il
est vray que deuinant l’auenir, ils oublient le passé, & taschant
de faire vne teste dor à leur science, ils ne voyent pas que les
pieds en sont d’argille.
 
Suetonius in
Nerone cap. 6
Nero natus
est 18. Kalendas
Iannuarias,
tantum quod
exoriente
Sole, pene vt
radiis eius
quam terra
contingeretur.
Le Soldat Suedois<lb/> p. 473.
On a publié depuis peu, qu’vn excellent Mathematicien
auoit predit tout le trouble de Paris, & le sousleuement, des
Prouinces, par vne lettre dattée du 17. d’Aoust, & si bien circonstantiée
qu’elle sembloit plustost vne histoire qu’vne diuination.
Ie maintiens que l’Astrologie ne peut monter iusque-la,
à raison que cela se prediroit ou par les eclipses,
ou par les grandes conionctions des trois principaux Planettes
qui sont Saturne, Iupiter & Mars, ou par les comettes,
ou par les estoilles fixes les plus sinistres, qui seroient
verticales aux lieux ausquels arriuent les calamités.
Nous n’auons rien remarqué en ces quatre principes qui nous
oblige de croire que les grands maux qui nous sont arriués
cette année, soient venus de là. Il n’y a point eu de hydeuse
eclipse de Soleil, les grands planettes n’õt point fait de ionction,
il n’y a point paru de comette depuis 30. ans, quoy qu’ils
ayent esté si miserables, & si on veut tout rapporter à celle de
l’année 1572. comme fait Spina au liure de la Catastrophe du
monde, ou à celle qui parut l’année 1618. c’est vne eschappatoire
sans fondement, qu’on ne peut deffendre par de bonnes
preuues, & qu’on peut tousiours nier auec raison. On ne peut
auoir recours aux fixes verticales, puisque nous n’en auons
aucune sur nos testes de cette funeste qualité.
Il reste vne douce réverie, de dire que les Estoilles sont au
Ciel comme des lettres, & qu’en s’assemblant elles composent
certains mots, qui disent le bon-heur, & le mal-heur des
hommes, connu seulement par les plus rares Astrologues,
qui sont eclairés de la caballe des Chaldeens. Dans cette
veuë Gafarel en ses curiosités inoüies, suiuant quelques Rabins,
dit qu’vn peu deuant la captiuité des Iuifs en Babylone,
parurent vnze estoilles verticales à la ville de Hierusalem,
lesquelles composoient le mot Hebreu, [1 mot ill.], qui signifie
abatre & destruire, en presage de la destruction totalle arriuée