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Mazarinade n° C_3_77

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Camaldoli, Michel de (père) [signé] [1649], LETTRE DV PERE MICHEL RELIGIEVX HERMITE DE L’ORDRE DE CAMALDOLI, prés Grosbois, A MONSEIGNEVR LE DVC D’ENGOVLESME, SVR LES CRVAVTEZ DES Mazarinistes en Brie. , français, latinRéférence RIM : M0_2128. Cote locale : C_3_77.


le seruice, & contre la gloire de Dieu.
 
Audi Hanania,
non
misit de de
Dominus,
& tu confidere
fecisti
populum
istum
in mendacio.
Idcirco
hæc dicit
Dominus :
ecce
ego
mittã
te à facie
terræ, aduersum
enum Dominum
locutus es,
Ietem,
cap. 28.
Vostre Altesse doit dire à sa Majesté qu’elle rendra
compte devant Dieu de tous les mal-heurs d’vne guerre
iniuste qu’elle a cõmandée, & que s’il prend tant de soin
de ses creatures, que de compter iusques à leurs cheveus,
il ne s’en est perie aucune, il n’y a point eu de femmes ny
de vierges violées, dont il n’ait remarqué le nom : &
comme elle est la gardienne du troupeau qu’il a fait naistre
dans la France, ce sera à elle à luy répondre de toutes
ses oüailles, iusques à la derniere & iusques au moindre
brin de leur toison ; c’est à dire de leurs biens. Ie ne
puis tenir mes larmes quand ie considere avec quelle reputation
de pieté elle a vescu dans la condition de Reyne,
ou elle n’avoit aucune charge que de sa conduite, &
d’autre devoir que l’exemple ; parce que les Reynes ne
regnent point en France, que par le mal-heur de l’enfance
d’vn Roy leur fils, quand on les estime capables de
gouverner l’Estat.
Ie croyois que Dieu nous vouloit delivrer des calamitez
qu’il répand ordinairement sur les sujets d’vn Roy
enfant ; tout le monde estoit dans ce sentiment ; mais le
mal vient asseurément de nostre confiance. L’on ny a
point apporté les ordres necessaires, & quand sa Majesté
receut cette charge du ministere, ce devoit estre avec
des conditions de Iustice, qu’elle ne pouvoit refuser. Il
falloit punir les crimes de l’autre regne, & purger la
Cour & le Conseil de ces monstres d’ambition & d’avarice,
qui ne respiroient que le feu & le sang ; puisqu’ils
avoient violé la sainteté de la dignité Royalle par des
entreprises plus que tyranniques ; l’on devoit prevoir
qu’ils passeroient au de là du pouvoir de la Regence, &