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Mazarinade n° A_8_73

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Bourlon,? [signé] [1649], REMONSTRANCES TRES-HVMBLES QVE PRESENTE AV ROY ET A LA REYNE REGENTE MERE DE sa Majesté la Chambre des Comptes: Sur les moyens par lesquels les deniers prouenus depuis plusieurs années des leuées ordinaires & extraordinaires faites sur le peuple par forme de Taille, des Impositions anciennes & nouuelles baillées à ferme, des autres Impositions & taxes extraordinaires d’Aisez, celles des entrées des Villes, Marchez & autres lieux, des creations de nouueaux Offices, augmentations de gages, droicts, & autres attributions a des Officiers des constitutions de Rentes sur les Finances de sa Maiesté, des alienations de son Domaine & reuenus, des retranchements de gages & rentes, & d’autres moyens extraordinaires, ont esté dissipez à la ruyne des affaires de sa Majesté & de son Estat, & à la foulle & oppression de ses bons Subjets. , françaisRéférence RIM : M0_3345. Cote locale : A_8_73.


qui s’exerçoient alencontre d’eux, à cause des taxes faictes sur
leurs offices, soit pour tirer indirectement de grands auantages
de leur maniement, en s’emparant des deniers de leurs charges,
& les apliquant à leur profit particulier, les ont mis souz les noms
de leurs domestiques, ou de gens peu connus, & c’est de-là
d’où arriuent tant de faillites & banqueroutes de comptables,
& pour y remedier, il seroit necessaire qu’il plust à vos Maiestez
addresser leurs Lettres de Declaration à la Chambre, pour
faire obseruer lesdites Ordonnances, nonobstant ladite faculté
d’heredité attribuée aux Officiers comptables, & de dispense
de bailler caution, ne deuant ladite heredité seruir en la definissant
dans la verité, que pour tenir lieu à l’Officier de dispense de
quarente iours.
 
Et dautant qu’il est souuent aduenu que par la mauuaise foy
des commissionnaires fermiers & autres, qui s’ingerent au maniment
des deniers Royaux, vos Maiestez & les creanciers desdits
particuliers se trouuent frustrez de leur deub : Il est iuste & raisonnable
que vos Maiestez y pouruoyent, & ordonnent que tous biẽs
de quelque nature que ce soit par eux acquis, ou donnez à leurs
enfans en faueur de mariage ou autrement, mesme les offices qui
se trouueront leur appartenir, mis souz noms empruntez ou donnez
à leursdits enfans depuis qu’ils sont entrez en leurs baux à ferme,
ou maniement desdits deniers Royaux demeurent affectez &
hypothequez à vos Maiestez, & à leurs creanciers pour raison
dequoy, il plaira à vos Maiestez addresser vos Lettres de Declaration
aux Parlemens, Chambre des Comptes, & Cours des Aydes,
portans derogation à toutes choses à ce contraires, les Ordonnances
faites sur le fait des offices comptables demeurant en
leur force & vertu.
La licence donnée à toutes sortes de personnes de proposer des
moyens extraordinaires au preiudice du seruice de vos Maiestez,
du bien de l’Estat, & de vos Subiets a esté depuis quelques années
si grande, que sans considerer, ny les proposans, la nature de
leurs aduis, leur suitte ny leur consequence, pourueu qu’il y eust
quelque aduance de deniers, toutes ont esté indifferemment receuës ;
En sorte que les Loix & Ordonnances du Royaume ont
esté enfraintes : C’est pourquoy la Chambre supplie tres humblement
vos Maiestez afin de ne plus tomber en ces accidens, de reietter