[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_2_29

Image de la page

Anonyme [1652 [?]], INSTRVCTION ROYALE, OV PARADOXE SVR LE GOVVERNEMENT de l’Estat. , français, latinRéférence RIM : M0_1710. Cote locale : B_2_29.


& tellement relatif, que l’vn ne peut pas estre sans
l’autre ? Quand la cause pour qui ils sont faits vient à cesser,
ne faut il pas de necessité necessitante que l’effect
cesse, selon les preceptes du Maistre de l’Escole, & selon
les documens du Prince de la secte peripathetique ? La
qualité de parjure est-elle si essentielle à la Royauté,
qu’on ne puisse pas auoir aucune inclination pour
celle-cy, sans abandonner toutes ses passions à l’autre ?
Est-ce vn axiome que le vostre, d’vne verité si permanente,
que toute la philosophie des hommes ensemble
ne puisse pas iamais conuaincre de faux, sans se conuaincre
elle-mesme ?
 
Ie sçay bien qu’on ne sçauroit donner aucune condition
à vn homme qui est absolu, que celle qu’il se donne
luy-mesme : mais aussi dés qu’il s’est obligé à quelque
chose, quand ce ne seroit qu’vn pur effect de sa
grace, ie vous soustiens qu’il l’a doit effectuer, s’il ne
veut passer pour vn imposteur, & s’il ne veut faire vne
action d’iniustice aussi grande que sa Maiesté le sçauroit
estre, principalement lors qu’elle est faite auec
une condition où il ne sçauroit auoir esté porté que du
bon plaisir de sa Toute-puissance, ainsi que celle que
Dieu fit à Abraham, à Isaac, à Iacob, à Gedeon, aux
Iuifs, à Dauid, & à tous ses sideles. Et quoy que sa qualité
de Createur & de souuerain Seigneur de tout l’Estre
creé, l’exemptast de pouuoit souffrir quelque condition
de la part de ses creatures, sa diuine Maiesté n’a pourtant
iamais voulu violer celle qu’elle leur auoit faire en
façon quelconque. A plus forte raison que ne doiuent
pas faire ceux que cét adorable Capita ne a choisis pour
estre ses Lieutenans icy bas parmy nous, puis qu’ils sont
obligez de l’imiter en toutes ses actions du mieux qu’il
leur sera possible.
Et quand vn homme n’est pas absolu, & qu’il reçoit
la puissance absoluë, qu’on luy donne à la condition