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Mazarinade n° B_16_42

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Anonyme [1649 [?]], INSTRVCTION POPVLAIRE. Touchant le bruits qui courent de la Paix, & de l’esloignement du Cardinal Mazarin. Auec les marques infaillibles, pour connoistre lors que nous pourrons esperer le repos de l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_1708. Cote locale : B_16_42.


seruez-vous de vos reflections, pour iuger sans temerité
de ce que vous entendez ; & vous trouuerez qu’on
ne vous flatte d’vne esperance de Paix, que pour vous
secoüer les armes des mains, affin de vous mettre hors
de deffence, lors qu’on voudra vous surprendre dans
cette conjoncture.
 
Le Mazarin connoist bien vostre foible. Il voit
que le desir de la Paix vous possede entierement : &
que vous ne respirez qu’apres cét heureux temps,
qui doit terminer tous ces troubles par le retour
d’vne parfaite & commune intelligence : Pour cette
raison il repaist cette auidité que vous auez, d’vne
esperance de Paix : il tasche de l’accompagner de
toutes les apparences, qui vous la puissent rendre
probable : il fait dresser son équipage ; il paroist en
habit de campagne ; il se fait regretter en Cour par
quelques vns de ses Emissaires ; il commande secrettement
à d’autres de crier, Viue le Roy, point de Mazarin ;
il fait escrire par ses amis à tout ce qu’ils ont
de connoissance dans Paris, qu’enfin la Paix est à la
veille d’estre conclue ; que le Roy demande les Deputez
de Messieurs les Princes, que pour cét effet il
retient ceux du Parlement ; qu’il n’a plus d’affection
pour le Mazarin, & qu’il ne souhaite rien tant que
de s’en reuenir dans sa bonne Ville.
Ceux qui en reçoiuent les nouuelles, soit qu’ils
soient Mazarins, soit qu’ils soient surpris par tant de
belles apparences, les font courir par Paris : dans vn