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Mazarinade n° C_9_51

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Anonyme [1649], TRES-HVMBLES REMONSTRANCES DV PARLEMENT DE NORMANDIE AV SEMESTRE DE SEPTEMBRE AV ROY, ET A LA REINE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_3833. Cote locale : C_9_51.


en maintienne quelques-vns, & que leur auersion aneantisse
les autres ? Aussi croyons-nous que ce seroit faire
tort à l’entiere dépendance qui nous sousmet à Vostre
Majesté, de tenir cette grace d’vne autre main que de la
vostre ; & pas-vn de ceux qu’ils ont nommez, n’a voulu
accepter cette condition, faute dequoy le remboursement
ne se peut faire : Puis cette cottisation ne monteroit
en tout qu’à cinq cens mille liures, & il ne faut pas
moins de trois millions ; tellement que pour le surplus on
seroit obligé de surcharger les coffres de Vostre Majesté
ou les Peuples de la Prouince, de deux millons cinq cens
mille liures. Les Anciens qui font paroistre en leurs discours,
vne si grande affection pour l’honneur de la Robe
& pour le soulagement de la Prouince, n’ont point assez
d’adresse, pour faire croire que par ce moyen ils leur procurent
de l’aduantage. Si ces conditions estoient executées,
la Robe auroit à iamais sujet de se plaindre d’auoir
receu vne si grande playe de la Robe mesme, qui contre
les Ordonnances du Royaume, & la dignité des Parlemens,
auroit admis des taxes insupportables sur des
Presidẽs & des Conseillers. Les Peuples reconnoistront
par là, s’ils ne sont pas encore tout à fait desabusez, quel
est le zele de ces personnes, & s’il tend au bien public, ou
à leur interest particulier : Vostre Majesté iugera, s’il luy
plaist, s’il est à propos d’imposer vn si pesant fardeau, sur
vne Prouince qui est preste à succomber sous la charge ;
& si dans vn temps que vos Finances sont épuisées, & que
rien ne retarde le cours de vos Armes triomphantes que
le defaut d’argent, vous accorderez à l’appetit de quelques
particuliers, des sommes qui suffiroient pour vous
conquerir la moitié de la Flandre.
 
PERSONNE asseurément, ne conseillera Vostre Majesté