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Mazarinade n° B_2_25

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Anonyme [[s. d.]], TRAITTÉ DE L’ANCIENNE DIGNITÉ ROYALE, ET DE L’INSTITVTION DES ROYS. , françaisRéférence RIM : M0_3796. Cote locale : B_2_25.


Mais pourquoy mettons nous tant de choses en auant pour
authoriser vne eslection si saincte & si sacrée ; veu que Iesus
Christ mesmes fut constitué Roy par son Pere en la montagne
de Sion, comme nous auons des-ia dit ce que sainct Iean
confirme dans son Apocalipse, ce qui fut montré pareillement
au Prophete Daniel en ses visions celestes ; Enfin tous
ceux qui sont constituez en cette dignité Royale, son Lieutenans
de Dieu en terre. Et ce fut la raison pour laquelle Iesus
Christ voulut naistre lors que la computation vniuerselle du
monde fut faite par Auguste, afin que ses parens luy payassent
le tribut qui luy estoit deu, & qu’ils reconneussent le
Prince terrien, comme celuy qui representoit sa personne.
Sainct Mathieu escrit en faueur de la mesme chose estant arriué
en Capharnaum, ville scituée sur le Lac de Genezarets, au
pays de Galilée. Ceux qui receurent les Dragmes vindrent
à Pierre, & luy demanderent ; Vostre Maistre ne paye-t’il
point les didrag[illisible]es, & il leur respondit qu’ouy, & quand
il fut en la maison, Iesus-Christ luy vint au deuant ; disant,
Simon que te semble ; Les Roys de la terre de qui prennent-ils
les tributs ou les censiues, est-ce de leurs enfans ou des
estrangers, & sainct Pierre luy dit, des estrangers ? Les enfans
sont donc francs respondit Iesus-Christ : Mais afin que
nous ne les offensions pas, va-t’en en la mer, & iette l’hameçon,
& le premier poisson qui montra pren-le, & quand tu
luy auras ouuert la gueulle, tu y trouueras vn statere, pren-le,
& le leur donne pour toy & pour moy : En vn autre endroit,
il commenda qu’on rendit à Cesar ce qui estoit à Cesar, &
à Dieu ce qui estoit à Dieu. Sainct Paul écriuant aux Romains
nous apprend, que toute personne est sujette aux Puissances
superieures : car il n’est point de Puissance qui ne soit
establie de la main de ce diuin Sauueur de nos ames ; Et puis
en concluant il nous commande de luy payer le tribut comme
à des Souuerains establis de cét adorable principe des
choses : Enfin passant plus outre, il dit, qu’il leur faut rendre
à tous ce qu’il leur appartient, à qui le tribut, le tribut, à qui
le peage, le peage, à qui l’honneur, l’honneur, & a qui la
crainte la crainte ; & ne suffit pas à ce rare Apostre de l’auoir