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Mazarinade n° C_10_17

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Anonyme [1649], SOMMAIRE DE LA DOCTRINE CVRIEVSE DV CARDINAL MAZARIN PAR LVY DECLAREE EN VNE LETTRE qu’il escrit à vn sien Confident, pour se purger de l’Arrest du Parlement, & des Faicts dont il est accusé. Ensemble la Response à icelle, par laquelle il est dissuadé de se representer au Parlement. , françaisRéférence RIM : M0_3683. Cote locale : C_10_17.


des rentes sur l’Hostel de Ville au denier 2 ou 3. que ie leur faisois incontinent rachepter
au denier 12. & 14.
 
23. Int.
Qu’en cela l’interest du Roy n’est pas blessé, puis qu’il ne paye que ce qu’il doit,
non plus que celuy des particuliers : veu que l’on n’a encores veu que l’on ait vsé de
contraintes pour leur faire vendre leurs rentes, & que d’ailleurs quãd elles leur seroient
demeurées, manquans de faueur, ils ne pouuoient esperer pareil rachapt & auantage
que mes amis qui sont employez dans le seruice du Roy reçoiuent par ce moyen.
Resp.
Pourquoy i’ay souffert tant de desordres dans la leuée des Finances, que d’auoir
permis aux gens d’affaires d’estre arbitres & les maistres des taxes, dont ils auoient
pris le party : comme il est arriué dans le traitté des Aisez, où il s’est veu que les particuliers
qui auoient esté cottisez, apportans le tiers ou le quart de leurs taxes aux
Traittans, ils auoient incontineat vn arrest de descharge pur & simple, qui ne despendoit
que de la volonté du Partisan, lequel en suite faisoit adiouster qui bon luy sembloit
sur son roolle, & bien souuent tel, que celuy qui estoit deschargé auoit pour ennemy,
& nommoit en sa place, au quel il faisoit porter, capable ou non de ce faire, la
taxe entiere, comme s’il n’auoit rien receu du premier ?
24. Int.
Qu’vne seule raison satisfait à ce pretendu desordre, lequel nous auons esté obligé
de souffrir, parce que les Traittans s’estans rendus adiudicataires de ce party, sous
l’esperance qu’on leur auoit donnée, que la Declaration par laquelle il estoit authorisé
seroit verifiée au Parlement : ce que cette Compagnie ayant refusé, apres toutefois
que nous eusmes touché les auances de ce party, nous ne peusmes trouuer de plus
prompt remede pour contenter les Partisans, qui nous importunoient de toutes parts,
afin d’auoir des recouuremens des pertes qu’ils souffroient à cette occasion, s’estant
rencontré quantité de lieux, où les Taxez se preualans des defenses qu’ils obtenoient
du Parlement de les contraindre pour leurs taxes, que de leur permettre de
leuer ce qu’il leur seroit possible en vertu de ce party, & de recouurer leurs pertes
comme ils pourroient, l’estat des affaires du Roy ne nous permettant pas de leur assigner
d’autres recouuremens.
Resp.
Pourquoy, pour faire reüssir mes desseins, vsant mal de l’authorité du Roy, ie me
suis seruy de moyens si extraordinaires, que de bannir des Magistrats, sans autre sujet,
que d’auoir expliqué leurs pensées auec trop de liberté, & maintenu contre ma volonté
les droicts qui leur appartiennent ? & d’esloigner deux Ministres de la Cour,
dont l’experience de l’vn & integrité de l’autre, accompagnée d’vne longue fidelité
vers la Reine estoient recommandables, sous pretexte que la grande pieté de l’vn ne
pouuoit compatir auec la conduite des affaites d’Estat, & que ie redoutois pour
mon interest particulier l’esprit entreprenant de l’autre ?
25. Int.
Que l’vtilité de l’emprisonnement des Magistrats paroist par l’exemple des affaires
du temps, qui sans doubte ne seroient en cet estat, si le peuple m’eust permis de continuer
mes entreprises, qui se iustifient assez en ce qu’il se void qu’elles n’auoient autre
intention que le maintien de l’autorité Royale. Que l’esloignement de Monsieur
l’Euesque de Beauuais n’est pas moins iuste, non pas que ie tienne absolument que la
deuotion soit tousiours incompatible auec le ministeriat : mais parce que dans le rencontre
particulier, où il s’agissoit de continuër le gouuernement de l’Estat, dans les
fondemens & maximes que defunct Monsieur le Cardinal de Richelieu auoit commencé
d’establir, & qui ne paroissent pas aux yeux d’vn chacun aussi sinceres qu’elles
sont en verité : Ie vis fort bien de la façon qu’ils y prenoit, que la grande pieté à laquelle
il est attaché, estoit vn puissant obstacle pour le faire reüssir en son administration :
Et defaict il pensa mettre de la diuision dans le Conseil, & fit quelque impression