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Mazarinade n° D_1_42

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Anonyme [1651], HARANGVE PRONONCÉE LE 9. Auril 1651. SVR LA PROMOTION DE MONSIEVR LE PREMIER PRESIDENT, A LA CHARGE DE GARDE DES SEAVX. , français, latinRéférence RIM : M0_1611. Cote locale : D_1_42.


eussent eu pour luy, eust pû faire tort & partager celuy qu’ils
doiuent au Prince. Il les a deffendus & protegez, mais il n’a
pas voulu que ses deffences & que ses protections fissent des
partis : il a fait ce que luy seul a pû faire, il a voulu que tout les
sujets du Roy trouuassent leur bon-heur dans l’obeyssance &
dans les respects qu’il doiuent à sa Majesté : Il a menagé les aduantages
des Peuples, en deffendant l’Authorité du Roy. Il a
tousiours porté l’interest du peuple, l’interest de sa compagnie,
l’interest des Princes, l’interest du Roy, il a dis-je porté tous
ces interests si differents, & luy seulles a pû accorder. Et ainsi
il a deffendu l’interest de tout le monde, & n’a méprisé que
le sien propre. Toutes les guerres ne sont que des guerres d’interest,
ce n’est pas la vengeance, ny la colere, qui ameine la
dissention dans les estats, & encore moins l’amour que les
Chefs des reuoltes ont pour les Peuples ; il n’y a que le fruict
que ceux qui broüillent, esperent tirer des guerres où ils embarquent
les Peuples qui apportent les troubles & les confusions
d’Estat. Le sage, & le fidelle amy des Peuples sera donc
celuy qui accordant les interests des petits & des grands ; des
Chefs de partis, & du Prince ; de la robbe & de l’Espée ; remettra
l’vnion & la concorde dans l’Estat, & qui espargnera à
sa patrie, tout le sang qu’ont coustume de respandre les guerres
ciuiles : c’est ce qu’à fait Monsieur le premier President, comme
chacun sçait & comme ie viens de faire voir.
 
Il est donc veritablement le liberateur du Peuple, puis qu’il
est celuy qui l’a deliuré de toutes les miseres qui l’ont tourmenté,
& qui eussent acheué de le perdre ; il l’a tiré des mains de
ceux qui l’eussent opprimé des armes qu’ils eussent témoigné
prendre pour sa deffence ; il l’a deliuré d’vn blochus qui ostoit
le pain aux pauures, le gain aux Artisans, les rentes aux Bourgeois,
& la liberté à tout le monde ; Il l’a deliuré d’vne guerre
par laquelle les freres & les amis se fussent ruynez mutuellement,
d’vne guerre qui eust épuisé tout le monde de moyens,
sans en remplir personne, d’vne guerre de pillage, de vollerie,
& de brigandage.
Il est le vray protecteur du Peuple, puis qu’il est celuy qui l’a
maintenu dans le repos, dans la iouyssance de ses biens, & dans