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Mazarinade n° B_3_12

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Anonyme [1652], HARANGVE FAITE AV ROY, PAR LES SIX CORPS DES MARCHANDS DE LA VILLE DE PARIS. AVEC L’ENTRETIEN D’VN MARCHAND ESPICIER, ET VN MARCHAND MERCIER, à leur retour de Pontoise. , françaisRéférence RIM : M0_1592. Cote locale : B_3_12.


Quant à ce que i’ay auancé que l’authorité d’vn
premier Ministre est plus grande que celle des anciens
Maires du Palais, c’est que ceux-cy ne disposoient que
des Gouuernemens, Charges militaires, & que des Finances :
mais vn premier Ministre, outre ces grands aduantages,
il a encore celuy de nommer aux Eueschez
& Abbayes, au moyen desquels il attache sa fortune
le premier, & peut estre le plus fort membre de l’Estat,
à raison de la direction des ames, ce que ne pouuoient
pas faire les anciens Maires du Palais, d’autant qu’en
ce temps-là les Rois de France n’auoient encore obtenu
des Pontifes Romains le pouuoir de nommer à
ces hautes dignitez Ecclesiastiques, comme ils l’ont
eu depuis, pour auoir tousiours protegé le sainct Siege
Apostolique contre les ennemis qui le vouloient opprimer,
outre quoy ils portent encore cette marque
d’honneur d’estre appellez les Fils Aisnez de l’Eglise.
Par consequent donc pour éuiter & preuenir vn pareil
mal-heur d’vsurpation, par vn premier Ministre qui est
arriué autrefois par les Maires du Palais : Ie conclus
que tout bon François, & tout fidel Subject du Roy
qui aimera la gloire de ses Armes, & la conseruation
de sa personne Sacrée, ne sera & ne doit estre iamais du
party d’vn premier Ministre qui aura vn pareille authorité
que celle qui a esté és personnes des Cardinaux
de Richelieu & Mazarin.
 
Le Mercier.
Ie ne suis pas sçauant dans l’Histoire pour vous respõdre
à ce que vous dites là, seroit assez à craindre si no
n’auions des Princes genereux qui pourront bien empescher
vn telle ambition déreiglée en vn premier Ministre ;
c’est pour quoy n’ayant plus rien à vous dire, ie
m’en retourne à ma boutique.
L’Espicier.
Vous m’accordez enfin tacitement que la Guerre