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Mazarinade n° B_3_12

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Anonyme [1652], HARANGVE FAITE AV ROY, PAR LES SIX CORPS DES MARCHANDS DE LA VILLE DE PARIS. AVEC L’ENTRETIEN D’VN MARCHAND ESPICIER, ET VN MARCHAND MERCIER, à leur retour de Pontoise. , françaisRéférence RIM : M0_1592. Cote locale : B_3_12.


Mazarin ait en rien contribué pour tous ces aduantages,
il ne faisoit dans sa haute dignité de premier Ministre
que suiure les traces de sõ Predecesseur, qui auoit
preueu les moyens par lesquels il faloit pour suiure les
belles conquestes qu’il auoit premeditée, deuoir auoir
vne aussi heureuse issuë que le commẽcement en auoit
esté glorieux. Apres la mort de ce grand homme, la
France estoit encore riche, elle n’auoit donné que sa
toison qui renaissoit & deuoit tousiours renaistre pendant
le Ministeriat de son Successeur : mais celuy-cy au
lieu de tondre il a tout escorché, & sucé tout le sang
des pauures miserables François : & nonobstant cette
plenitude de richesses il a retenu les gages de tous les
Officiers de la France, retranché les Rentes, & diuerty
le fond destiné pour la solde des Armées du Roy : ce
qui luy a concilié l’auersion de toute la France, à la reserue
de ceux qui estoient attachez à sa haute fortune.
Ainsi le Cardinal Mazarin preuoyãt sa perte, pour auoir
à tout euenement vn lieu de retraitte asseuré, n’a point
trouué pour luy vn plus vtil moyen que de joüer la
France à diuerses reprises, en faueur de l’Espagne, pour
se remettre couuertement aux bonnes graces du Roy
Catholique son premier Maistre ; qu’ainsi ne soit, n’a-t’il
pas auparauant nostre guerre Ciuille, fait liurer
adroitement, lors que le Prince de Condé continuoit
ses victoires par le siege d’Ypre, la forte Ville de Courtray
par le Comte de Palluau, le quel pour recompense
d’auoir obey à ses ordres, luy fit donner le Gouuernement
de cette grande Ville d’Ypre, pour la liurer dans
l’occasion aux Espagnols, ainsi qu’il l’a fait auec assez
d’adresse apres vn forme de siege par les ennemis ; De
plus cette Eminence n’est-il pas la cause euidente de
ce que les Royaumes de Naples & de Sicile n’ont point
esté demembrez dans les autres Estats du Roy d’Espagne,
par la plus belle occasion qui se presentera iamais,