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Mazarinade n° B_16_23

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Anonyme [1652], HARANGVE FAITE A LA REYNE, PAR VN REVEREND PERE CHARTREVX, POVR LA PAIX. , françaisRéférence RIM : M0_1565. Cote locale : B_16_23.


vous suiue : Si dans vn iardin, ou vous mesme auriés
pris plaisir de cultiuer & y faire naistre les plus belles
fleurs qui se peuuent rencontrer dans le monde, & que
sous l’vne d’icelle, en la pensant cueillir ou adorer, vous
vissiés sortir ou paroistre à vos yeux vn aspic, vn serpent
ou vn basilic ; Ne quiterés vous pas la prise ? Ne cederiez
vous pas à l’vn de ses foibles animaux, qui vous
auroient espouuentée ? Ie le croy, Madame, c’est donc
maintenant qu’il faut que vous soyez la Mere & non
pas l’amer de la France ; Que vous chassiés ce serpent,
ce basilic, & cét aspic, qui s’est depuis si long-temps
caché parmy nos Fleurs-de-lys, afin de les destruires,
Il n’en à iusques à present pû venir à bout, & ne pourra
iamais les flestrir. Car cette fleur est enuoyée du
Ciel, & la terre à commandement exprés de la conseruer.
Ie sçay que vous n’auez point de repos ; mais
ie suis certain qu’il ne tient qu’a vous de le tenir proche
de vostre personne, la Reine de Saba estoit prudente,
c’est pourquoy elle prit la peine de venir voir le tresor
de Sapiense & de Iustice Salomon, elle fut rauie quand
elle le vid, & quand elle l’entendit parler, elle lui fit
des presens & fut contente.
 
Paris, Madame, est Salomon : Ne contient-il pas
en luy toutes les sciences ? N’est-ce pas le Siege des
Roys ? N’est-ce pas le lieu principale de leur Empire ;
Venés y donc, comme vne seconde Saba en Ierusalem,