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Mazarinade n° C_5_36

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Anonyme [1649], HARANGVE AV ROY POVR LA PAIX. PAR VN ECCLESIASTIQVE. , français, latinRéférence RIM : M0_1541. Cote locale : C_5_36.


pour tranquilité, prisons : boute-feux iusques dans les lieux,
saincts : prophanations des sainctes places. Et qui pis est elle
voit l’homme ennemy de soy-mesme par vn desespoir, pour les
maux qu’il endure. Et à vray dire on voit honteuse dissipation
de la France & de ses prerogatiues anciennes, qui luy estoient
acquises auec les sueurs & la Iustice de nos Rois. Voyez ce qui
est escrit au Liure des Machabées par le Iugement Dimas
Souuerain Prestre de la Loy, Sine Regali prouidentia impossibile
est rebus pacem dari, Sans la prouidence Royale il est impossible
que la paix soit donnée. Toute la France s’écrie maintenant
dans tous les desordres auec gemissemens & pleurs, Viuat Rex,
parce qu’elle est doüée de la pensée du Sage.
 
Quare Lutetia
Filia.
Regis.
Vrbs Parisiensis
oculos
multos
& claros
Ezechiclis
10.
Prouidentia
Regalis
& pax se se
cõsequuntur.
Rex qui sedet in solio Iudicij intuitu suo dissipat omne malum.
Le Roy qui est assis au Throsne de Iustice dissipe par son
regard tout mal & malice. Et qui est son regard ? c’est son Conseil
de Iustice & d’equité : dequoy dit ailleurs le Sage, Ibi salus
vbi multa & bona Consilia. Là est le salut où sont plusieurs &
bons conseils, que le regard de vostre Maiesté dissipe tous les
maux, leur origine & racine, puis que Radix omnium malorum
cupiditas, laquelle maudite conuoinse nous y a renuersez, c’est
l’esperance de toute la France, des Ecclesiastiques, des Nobles,
& de la Iustice aussi bien que des roturiers & païsans qui sont
dans vne misere inconceuable.
Qui est celuy qui ne sçait pas, que la mere des Muses, la fille
du Roy auec la doctrine des Theologiens, Iurisconsultes,
Philosophes, Poëtes, par la determination de leur Escole nous
apprennent, que Royauté ou Regne, signifie Police ou Gouuernement
meilleur, & plus de durée, qui conuient mieux &
auec plus de raison que quoy que ce soit à l’exemple du monde,
qui n’est gouuerné que par vn Dieu souuerain. Le monde,
dit Aristote, ne se veut point mal gouuerner : & la pluralité des
principautez est mauuaise, Vnus ergo Princeps : Donques qu’vn
Prince ce sont les pensées mesme des plus idolatres, Homere,
Platon, ainsi des autres. Ainsi l’homme n’a qu’vne ame raisonnable
qui le gouuerne. Nous auons au premier des Machabées,
second chap. qu’apres la mort d’Alexandre, qui estoit
seul, furent crées & diuisées plusieurs Seigneuries, dont voicy