[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_18_37

Image de la page

Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : B_18_37.


la coustume des Indes, de manger leurs peres
trespassez (car c’estoit leur forme, estimans ne leur
pouuoir donner plus fauorable sepulture, que d’eux
mesmes (ils luy respondirent que pour chose du
monde ils ne le feroient : mais s’estant aussi essayé de
persuader aux Indiens de laisser leur façon & prendre
celle de Grece, qui estoit de brusler les corps de
leurs peres, il leur fit encore plus d’honneur. Chacun
en fait ainsi, dautant que l’vsage nous dérobe le
vray visage des choses.
 
 
Niladeò mangnum, nec tammirabile quicquam
Principio, quod non minuant mirarier omnes
Paulatim.
 
Autrefois ayant à faire valoir quelqu’vne de nos
obseruations, & receuë auec resoluë authorité bien
loing autour de nous, & ne voulant point comme, il
se fait, l’establir seulement par la force des exemples,
mais qu’estant tousiours iusqu’à son origine, i’y trou-
I’ay le fondement si foible, qu’à peine que ie ne m’en
dégoutasse, moy qui auois à la confirmer en autruy.
C’est cette recepte, par laquelle Platon entreprend
de chasser les desnaturées & preposteres amours de
son temps : qu’il estime souueraine & principale.
Assçauoir que l’opinion publique les condamne, que
chacun en fasse de mauuais contes : Recepte, par le
moyen de laquelle, les plus belles filles n’attirent
plus l’amour des peres, ny les freres plus excellents
en beauté, l’amour des sœurs. Les fables mesmes de
Thyeste, d’Oedipe, de Macarée, ayans auec le
plaisir de leur chant, infus cette vtile creance, en la
tendre cruelle des enfans. De vray la pudicité est vne
belle vertu, de laquelle l’vtilité est assez conneuë,
mais de la traiter & faire valoir selon nature, il est
autant mal-aisé, comme il est aisé de la faire valoir
selon l’vsage, les loix, & les preceptes. Les premieres
& vniuerselles raisons sont de difficile presentation.