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Mazarinade n° B_11_23

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.


tascher de persuader au peuple és pages 34. & 35. de son Eloge
Mazarinique, l’image affreuse qu’on luy a despeint de ce Cardinal, n’est
qu’vn fantosme qu’on luy presente pour l’effrayer, & le jetter dedans vne
rebellion insensée, & le precipiter dans vne ruïne infaillible, &c.
 
Il s’imagine fasciner les yeux des François par la beauté de ses
paroles, & leur persuader que les maux, & les miseres qu’ils
souffrent depuis tant d’années, ne sont qu’imaginaires & sans
douleur ; que les ruïnes de tant de familles ne sont que pour leur
faire exercer vne pauureté Euangelique ; que le violement de
tant de femmes, de filles, & de religieuses, ne sont que des excez
d’amour, & des tesmoignages d’vne amitié legitime que les
Satrapes du Mazarin ont pour elles, puis qu’elles sont faites pour
les hommes & non pour les cheuaux ; que le bruslement des Eglises,
& des villages, ne sont que des feux de joye ; que prendre les
chairuës & le bestail des laboureurs, n’est que pour les descharger
d’vn trauail ennuyeux ; & que tyranniser les peuples, & tuër
les plus foibles & les plus innocens, c’est les honorer de la gloire
& de la Couronne du Martyre.
Si auec cette haute Rethorique vous pouuiez rendre les
corps impassibles, & leurs souffrances phantastiques, veritablement
vn peu de Christianisme produiroit beaucoup de vertu &
de patience ; mais puisque vos consolations sont fausses, que
vos promesses sont sans effet, que nos calamitez redoublent tous
les iours, que nos douleurs s’aigrissent de plus en plus, que nous
voyons que les desordres s’augmentent, & que tout va de mal
en pis par la malice & le mauuais gouuernement du Mazarin ; Si
vous n’auez que des paroles pour nous guerir, rengainez ie vous
prie vostre Eloquence, nous connoissons les remedes dont nous
auons besoin, & puis que nous sçauons la cause de nos maux, il
n’y a qu’vn meschant & cruel medecin comme vous qui puisse
nous conseiller de l’entretenir & de la flatter, au lieu de la couper
& d’y mettre le fer. Il seroit à souhaitter pour la consolation
des gens de bien ; que vous ayez à faire à vn Prince comme estoit
Alphonse Roy d’Arragon, qui ayant retiré dãs ses Estats vn Medecin
François qui s’y fit Aduocat voyant que la Medecine ne
luy apportoit aucun profit, & ce auec tant d’heur & tant de
succez, qu’il gagnoit toutes sortes de causes par la subtilité de
ses raisons, ce qui fit que personne n’osoit plus playder contre