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Mazarinade n° B_11_23

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.


dira pas de ceux qui composent le Conseil d’Enhaut, & celuy
des Finances, dont la pluspart ont estez valets, ou de petits
commis à pied, qui ont trois & quatre carosses maintenant,
auec des deux & trois cent mille liures de rente, n’y ayant personne
qui ne voye encore auiourd’huy qu’il n’y a plus de place
dans le Conseil du Roy, dans le Conseil Priué, dans le Conseil
d’Estat, ny dans celuy des Finances qui sont le sang du peuple,
que pour les esclaues & les creatures du Mazarin, ou d’vn autre
Fauory comme luy ; sans qu’on y appelle iamais aucun du Parlement,
parce qu’ils sont incorruptibles, qu’ils ne connoissent
point l’injustice, & qu’ils empescheroient les voleries & les brigandages
qui s’y commettent tous les iours.
 
Combien d’Abbayes & d’Eueschez void t’on donner aux
Conseillers Clercs qui rendent la justice de dans ce grand Senat
auec tant d’integrité & tant de preuues de leur vertu & de leur
suffisance ? Pour paruenir à ces dignitez, il faut renoncer à l’honneur,
& pourueu qu’on puisse estre Maistre de Chambre, Aumosnier,
Chappelain, espion, ou macquereau du Mazarin, la
Mittre & la Crosse sont asseurées, encore qu’on soit sans doctrine,
sans naissance & sans probité, comme nous voyons presque
en tous ceux que cet ennemy des gens de bien a Prelatisé, à la
honte de l’Eglise, & au mespris du Sacerdoce.
Le Panegiriste Mazarin s’estonne, & s’escrie par forme de reproche,
en la page 29. & 30. de ses lamentations douloureuses,
que pendant le dernier siege de cette grande ville de Paris, on a veu son
Altesse Royale & Monsieur le Prince armez, & coniurez tres estroittement
pour la conseruation de ce Prelat, &c.
On void bien que cet Escriuain à gage est vn pecheur endurcy
qui condamne la resipiscence, & vn Conseiller aueuglé qui
ne veut pas qu’on reuienne de l’erreur dans lequel on est, ny
qu’on prefere la justice & la prudence aux desordres & aux violences
que l’on connoit. Quand ces deux grands Princes ont
suiuy la Reyne auec le Mazarin, ils ont crû que c’estoit la querelle
de sa Maiesté, & non pas les interests de ce proscrit qu’ils
auoient à combattre ; & si depuis ils ont descouuert les fourberies
de ce traistre, & les desseins qu’il auoit de les rendre Ministres
de ses passions pour ruïner plus facilement ceux qui s’opposoient
à ses Tyrannies ; n’ont-ils pas raison, non seulement de