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Mazarinade n° B_11_23

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Anonyme [1652], OBSERVATIONS VERITABLES ET DES-INTERESSEES, Sur vn escrit imprimé au Louure, INTITVLÉ LES SENTIMENS D’VN FIDELLE SVIET DV ROY, Contre l’Arrest du Parlement du 29. Decembre 1651. Par lesquelles l’authorité du Parlement, & la Iustice de son Arrest contre le Mazarin, est plainement deffenduë; & l’imposteur qui le condamne entierement refuté. Par vn bon Ecclesiastique tres-fidelle sujet du Roy. PREMIERE PARTIE. Qui iustificat impium, & qui condemnat iustum; abominabilis est vterque apud Deum; Prouerb. cap. 17. vers. 15. , français, latinRéférence RIM : M0_2574. Cote locale : B_11_23.


partie, comme nous l’auons promis au commencement de cette
Section.
 
Pour faire paroistre vn eschantillon de la grandeur & de la
Majesté de cét Auguste Parlement, c’est que non seulement il
se mesle des affaires d’Estat de son Roy & de son Souuerain,
mais encore de celles des autres Potentats de la terre, qui reconnoissans
la sagesse & la probité de cette Compagnie incorruptible,
en ont fait le juge & l’arbitre des differens qu’ils
auoient entre-eux, qui est le plus haut poinct d’honneur, & la
gloire la plus sublime qui se rencontre parmy les hommes. Les
Papes mesmes qui se sont reserué cét ouurage quand ils ne sont
ny parties, ny interessez dans l’affaire, ont voulu passer par le
Iugement de ce grand Senat, tesmoin Innocent IV. contre
l’Empereur Frederic II. touchant son Empire, & son Royaume
de Sicile. En l’an 1403. des Seigneurs d’Espagne luy apporterent
vn Traité de paix entre les deux Rois de Castille & de
Portugal pour y estre homologué toutes les Chambres assemblées.
C’est luy qui termina la querelle d’entre Philippe Prince
de Tarente, & le Duc de Bourgogne pour le recouurement de
l’Empire de Constantinople. Le Duc de Lorraine, & Guy de
Chastillon se rapporterent à luy pour regler la separation de
leurs terres & de leurs Seigneuries. Le Dauphin de Viennois,
& le comte de Sauoye en firent autant pour l’hommage du
Marquisat de Saluces.
Bodin, de la
repub. liu. 5.
chap. 6.
Du-Chesne,
Antiquit. de
France, liu. I.
Monsieur de Villeroy remarque dans ses Memoires, que pendant
la Ligue, lors que l’Espagne vouloit rauir la Couronne de
France à la Maison de Bourbon, les Espagnols qui estoient à
Paris declarerent que le Roy d’Espagne marieroit plustost &
sacrifieroit sa fille auec Monsieur de Guise pour le bien de la
Religion, que de manquer à vn seul point de son deuoir pour
ce regard, pourueu que dés à present elle fut esleuë Reine, &
luy auec elle Roy de France ; Ce qu’estant escouté de plusieurs,
& fomenté par les Cardinaux de Plaisance & de Pelué ; Le
Parlement donna vn Arrest contre cette proposition dangereuse,
qui fut tres-magnanime & de grande efficace enuers
vn chacun, ayant tout diuisé & troublé l’Assemblée qui se faisoit
pour faire reüssir cette vsurpation injuste. Vn Magistrat de
tres-haute probité, & des plus considerables de l’Estat, m’a fait