[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_12_54

Image de la page

Anonyme [1652], GALIMATIAS BVRLESQVE SVR LA VIE DV CARDINAL MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_1463. Cote locale : B_12_54.



Voy le Cardinal Cajetant
Dont les œuures s’estiment tant,
Voy Saint Charles de Borromée
De Saincteté tant estimée,
Et dont le grand nez paroissoit
Autant que pas vn d’eux qui soit,
Voy de Bellarmin les Annalles,
Grandes certes, mais triuialles,
Au regard des autres escrits
Contre heretiques entrepris ;
Voy de du Peron le grand Liure
Qui les Caluinistes enyure,
En fin voy le grand Richelieu
Qui maintenant est auec Dieu,
Si quand estoit en cette vie
D’aller vers luy cût onc enuie,
Et quelque enuie qu’il en eût
Peut estre bien que pas n’y fut,
En cela le plus iuridique
Pourroit perdre sa rethorique,
Car personne n’est reuenu
Rapporter qu’estoit deuenu,
Quand rendit son ame en personne
Ni s’elle estoit mauuaise ou bonne,
 
 
Mais on sçait que fut grand Prelat,
Le plus grand du Cardinalat,
Voire le plus grand de l’Eglise
Quoy qu’on en iase, & qu’on en dise,
C’est de ce braue Cardinal,
Soit qu’il fit bien, soit qu’il fit mal,
Que reluisent dans ce bas monde
Oeuures de si grande faconde,
Et dont monde se souuiendra
Tant que monde memoire aura,
C’est luy qui fit parler les muses
Les serieuses, & camuses,
Et qui cherissoit Helicon
Autant que Iules fait le...
Tout beau, Muse, tu fais la sotte,
De foüiller ainsi sous la cotte,
Parle en termes respectueux
D’vn Cardinal si vertueux,
On dit, ô la belle rencontre !
Ces gens sont sçauans on le montre
Mais peut-on inferer de là
Que Iules le soit pour cela ?
Ma foy l’on nous la baille belle
Science est chose personnelle,
Qu’on fasse donc maintenant voir
Quelques marques de son sçauoir ;
A cela, ie dis qu’il trauaille
Au liure intitulé Bougraille
Liure auquel il veut auerer
Que l’on peut librement bougrer,
Et que toute la bougrerie
N’est qu’vne pure raillerie,
Fondé sur des authoritez
Et d’impugnables veritez.
La premiere est du Pape Iule,
Qui decreta que Catz incule
N’estoit ni peché ni delict
Pourueu que ce fut dans le lict ;
Mais ie ne sçaurois icy taire,
Son tant illustre commentaire,
Sur les œuures de l’Aretin ;
C’est là qu’on void tout son latin,
C’est là qu’on void maintes postures,
En belles & grandes figures,
Representant à membres nuds
L’esbat d’Adonis, & Venus,
De Dame Venus, & Priape,
Et comme il faut que l’on s’agrape
Soit par derriere ou par deuant,
Car en ce Iule est fort sçauant.
 
 
Item vn beau traitté des plantes,
Dont les vertus sont excellentes,
Pour croistre & remettre en vigueur
La digne & spermatique humeur,
Là verrez comme on tire essences
De si mirifiques puissances,
Qu’vn scrupule fait tricoter
Iusqu’à ce qu’on s’en vueille oster,
Essences du tout nompareil es
Dont Parlement eût les bouteilles