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Mazarinade n° C_6_5

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Anonyme [1649], MANVEL DV BON CITOYEN, OV BOVCLIER DE DEFENSE LEGITIME, Contre les assauts de l’Ennemy. , françaisRéférence RIM : M0_2406. Cote locale : C_6_5.


les impies. Qui les en pourroit bien esclaircir ? Les bons Conseillers
de quelque robbe qu’ils fussent : car ce feroit grand’pitié qu’il n’y
eust de probité en France, que sous la soustanne du bon homme
Broussel. Mais qu’on ne s’attache point simplement aux gens de la
robbe, il y a tant de bons Gentils homme dans les Prouinces, qui
ont renoncé à la Cour & à toutes ses pompes, & qui ne seruent plus
qu’à decider les differens de la chasse, & de la primauté de pain benist.
Vne douzaine de ces gens-là ne cousteroient pas tant à entretenir,
qu’vne trouppe de Comediens d’Italie. Nous en auons de plus
qualifiez, qui ont veu plusieurs regnes, & qui ont pratiqué dans les
Royaumes estrangers, comme vn bon homme Bethune, vn Sainct
Chaumont, & tant d’autres, que leur modestie retient dans leurs
maisons. Il y a aussi de bons & saincts Euesques qu’il faudroit appeller,
& chasser ceux qui sont de mauuais exemple ; ainsi on pourroit
facilement paruenir à vne heureuse reformation, sans toutefois rien
diminuer de la grandeur & de la Majesté de nos Rois : car ie voudrois
tousiours insister sur ce poinct, & leur faire bien comprendre,
que l’intention du peuple ne fut iamais de rien diminuer de leurs richesses,
domaines, commoditez & magnificences ; mais seulement
de reformer le luxe & la tyrannie des Fauoris, des Maletostiers, & de
leurs adherans. Or ce legitime dessein ne peut estre pris pour vn rétressissement
de la grandeur & de l’amplitude Royale, puis que Dieu
mesme tout-puissant qu’il est, n’est pas moins grand pour estre dans
l’impossibilité de mal faire. Cela estant ainsi, on ne peut pas iustement
accuser ny le Parlemẽt, ny ville de Paris, d’auoir voulu tant soit
peu effleurer la Majesté Royale : au contraire, le vray & vnique dessein
des gens de bien & des fideles subjets du Roy, c’est de ne souffrir
pas qu’il s’esleue vne Oligarchie dans l’Estat, & qu’vne centaine
de brigans oppriment tout vn Royaume pour viure dans les superfluitez
& dans les delices. La iustice de ce bon dessein ne pouuant
estre contredite, & la Reyne mesme la cognoissant assez en sa conscience,
quelle difficulté peut elle faire de consentir à cette reformation ?
Les Maletostiers par leurs Placards, forment deux objections :
La premiere est vn poinct d’honneur : ils ne veulent pas que
cette reformation vienne de l’instinct & du chef de ceux du Parlement,
ny de l’instance du peuple, ny qu’à leur appetit le Souuerain
soit obligé d’éloigner aucun de ses Ministres. Par cette raison d’honneur,