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Mazarinade n° C_3_93

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Anonyme [1649], LETTRE D’VN PICARD A SON AMY, Contenant tout ce qui s’est fait & passé du depuis le seiour du Roy, en la Prouince de Picardie. , françaisRéférence RIM : M0_1891. Cote locale : C_3_93.


peu de soin que l’on prend a garder le bien du Roi
que ses fidels seruiteurs luy ont acquis auec tant de
sueurs de trauaux & de despense. Ce qui a cousté
la vie a vn infinité de grands Capitaines & a vn
nombre innombrable de Soldats, est à present vne
riche & facile d’espoüille a l’Espagne, pour n’y auoir
personne qui se mette en peine de l’empescher.
Nos trouppes esparses par toute la Picardie
& la Champagne ont pris a tache de combattre
cette annee, les poulles des pauures Paysans qui
crient maintenant de tous costez auec vne voix
horrible, qu’il vaudroit mieux la mort, qu’vne vie
si miserable. Nous pouuons dire que c’est la recompense
que nous auons meritée pour estre demeurez
les bras croisez pendant les troubles suscitez
à Paris & autres lieux du Royaume, mais helas ?
c’est vn mal qui ne fait que commencer, & qui ne
doit pas si tost finir. Les apparences en sont telles
qu’il est aisé de voir que l’armée est dans ces deux
Prouinces comme si elle vouloit hyuerner. Le refus
que fit il y a quelques sepmaines Monsieur
d’Hocquincourt Gouuerneur de Peronne, d’admettre
en ladite Ville le Regiment des Gardes, à
donné lieu de promettre le Gouuernement dudit
Sieur d’Hocquincourt, à Erlacq, qui a esté depuis
peu splendidement traicté par le Cardinal, auec
asseurance d’vne amitié immortelle, en suitte dequoy
le General là pareillement asseuré de ne luy
manquer iamais au besoin, quoyque ses troupes
refusent tousiours d’aduancer qu’il n’ayẽt touchés